Dans la nuit de mardi à mercredi 8 février 2023, les locaux du Planning Familial de la Gironde à Bordeaux ont été tagués par « Action directe identitaire ». L’association va porter plainte.

L’extrême-droite a, une fois de plus, dégradé les murs d’une association à Bordeaux. Dans la nuit de mardi à mercredi, ce sont les locaux du Planning Familial de la Gironde qui ont été vandalisés avec l’inscription « Aujourd’hui stérilisés, demain pucés ? », signée du groupuscule Action Directe Identitaire.

Ce même groupuscule avait tagué les locaux de l‘Association de solidarité avec tous les immigrés (ASTI), des associations SOS Racisme, la Cimade, et le Boulevard des Potes à Bordeaux, ainsi que le local du parlementaire Frédéric Zgainski à Pessac.

« Discours liberticide »

« Le message inscrit sur nos murs est clair : nos actions dérangent. Cette attaque est le reflet d’un renforcement de la présence et du discours liberticide de l’extrême-droite au sujet des droits sexuels et reproductifs dans notre pays, et bien au-delà », a réagi le Planning Familial de la Gironde dans un communiqué.

Face à une « évolution de la société qui dérange la fachosphère », l’association appelle à « la solidarité et à un large soutien pour répondre à l’extrême-droite ».

« Depuis le confinement, c’est la troisième fois que nous sommes la cible de tags de l’extrême-droite », relate Myrtille Bondu de Gryse, co-présidente de l’association qui ne souhaite pas que les photos de ce tag soit publiées pour ne « pas faire de la publicité ».

Des dégradations ont déjà été commises sur ce local par Bordeaux Nationaliste (dont la dissolution a récemment été prononcée par le ministère de l’Intérieur), tout comme par Jeunesse catholique française. A chaque fois, une plainte avait été déposée.

Réactions

Myrtille Bondu de Gryse souligne que ces dégradations interviennent dans un contexte de remise en cause des droits fondamentaux des femmes. À Paris, le 22 janvier, des milliers de manifestants anti-avortement ont défilé dans les rues de la capitale.

Les réactions politiques ont été nombreuses. La France Insoumise Gironde condamne une extrême-droite « se sentant impunie » qui « multiplie exactions et agressions ». Son député, Loïc Prud’homme, accuse directement le député RN, Grégoire de Fournas, d’attiser la haine en faisant le lien avec un tweet de ce dernier critiquant le témoignage d’une femme qui ne souhaite pas d’enfants.

Nicolas Thierry, député EELV, a de son côté apporté son soutien à l’association. Ce dernier a dénoncé une « stratégie abjecte d’intimidation et de harcèlement », visant « le droit des femmes à disposer librement de leur corps et de leurs vies ».

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