Le 26 octobre 2021, les expert.es nommé.es par la Commission parlementaire sur le passé colonial de la Belgique au Congo ont transmis leur rapport tendant à éclairer les travaux de la Commission. Cette dernière a été instituée le 20 juillet 2020 [1] dans le contexte des « regrets », inédits mais totalement insuffisants, exprimés par le roi des belges, Philippe, sur le passé colonial et des mobilisations Black Lives Matters qui ont remis au cœur du débat public la question du racisme structurel et de sa continuité avec les préjudices nés du passé colonial.

Photo des « Congolais tenant des mains coupées » pris par Alice Seeley Harris à Baringa, mai 1904. (CC – Wikimedia)

Le 26 octobre 2021, les expert.es nommé.es par la Commission parlementaire sur le passé colonial de la Belgique au Congo ont transmis leur rapport tendant à éclairer les travaux de la Commission. Cette dernière a été instituée le 20 juillet 2020 [1] dans le contexte des « regrets », inédits mais totalement insuffisants, exprimés par le roi des belges, Philippe, sur le passé colonial et des mobilisations Black Lives Matters qui ont remis au cœur du débat public la question du racisme structurel et de sa continuité avec les préjudices nés du passé colonial.

La démarche entreprise dans le cadre de ce rapport, disponible sur le site de la Chambre [2], est triple : « appréhender avec le plus de justesse possible les réalités concrètes de la période coloniale et leur impact à long terme », « un travail de mémoire et de réparation qui peut être entrepris aujourd’hui dans le cadre de la Commission spéciale ». Le rapport invite aussi « à s’interroger sur les liens qui existent entre le colonialisme et le racisme ».

Sur ce dernier point, le CADTM se réjouit que le rapport couvre la question des brutalités qui ont entourées le colonialisme en Afrique centrale et qui s’inscrivent dans un racisme profondément structurel, encore aujourd’hui. Le CADTM invite la Commission à se donner les mandats et les moyens de reconnaître ces crimes commis et de procéder à des réparations en conséquence.

A ce propos, la place majeure accordée à la question de la mémoire et des réparations dans le rapport est un pas important sur le long chemin de la question des réparations. Cela ne peut avoir lieu, selon le CADTM, sans une prise en compte des aspects économiques des relations historiques entre la Belgique et le Congo, et plus particulièrement des politiques d’endettement coloniales et post-coloniales qu’a subi la RDC. Sur ce point, le CADTM a remis en novembre 2020 une note à la Commission afin de la soutenir dans l’examen de la responsabilité de la Belgique dans le poids de la dette qui pèse, encore actuellement, sur la République démocratique du Congo et qui explique la situation d’extrême vulnérabilité que subit le pays qui reste dépendant de l’« aide » extérieure conditionnée à application de politiques d’ajustements structurels. Nous la publions également ci-dessous.

Dans ce sens, le CADTM se réjouit que la question de dette coloniale illégitime soit abordée dans le rapport, malgré le regret que son caractère odieux n’y soit pas épinglé. En effet, la généalogie de l’endettement de la République démocratique du Congo démontre que le pays doit supporter depuis son indépendance le transfert d’une dette illégitime, illégale et odieuse, devenue au fil du temps insoutenable [3].

Aujourd’hui, toutes ces conclusions tirées rappellent la nécessité d’annuler inconditionnellement la dette qui pèse sur la RDC. Et invite, pour cela, à la suspendre le temps de procéder à un audit citoyen de la dette historique de la RDC.

Rapport des expert.es de la Commission spéciale chargée d’examiner l’État indépendant du Congo et le passé coloniale de la Belgique au Congo, au Rwanda et au Burundi, ses conséquences et ses suites qu’il convient d’y réserver http://www.cadtm.org/spip.php?page=pdfjs&id_document=21478


Note du CADTM à l’attention des membres de la commission spéciale Congo – Passé colonial et au collège d’experts désigné

Objet : La prise en compte des aspects économiques des relations historiques entre la Belgique et la République démocratique du Congo dans le cadre des travaux parlementaires de la commission spéciale Congo – Passé colonial http://www.cadtm.org/spip.php?page=pdfjs&id_document=21479

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Notes

[1https://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/pri/congo/55K1462001.pdf

[2https://www.dekamer.be/FLWB/PDF/55/1462/55K1462002.pdf

[3https://www.cadtm.org/Genealogie-de-la-dette-en-Republique-democratique-du-Congo Auteur.e

CADTM Belgique

Le 26 octobre 2021, les expert.es nommé.es par la Commission parlementaire sur le passé colonial de la Belgique au Congo ont transmis leur rapport tendant à éclairer les travaux de la Commission. Cette dernière a été instituée le 20 juillet 2020 [1] dans le contexte des « regrets », inédits mais totalement insuffisants, exprimés par le roi des belges, Philippe, sur le passé colonial et des mobilisations Black Lives Matters qui ont remis au cœur du débat public la question du racisme structurel et de sa continuité avec les préjudices nés du passé colonial.

La démarche entreprise dans le cadre de ce rapport, disponible sur le site de la Chambre [2], est triple : « appréhender avec le plus de justesse possible les réalités concrètes de la période coloniale et leur impact à long terme », « un travail de mémoire et de réparation qui peut être entrepris aujourd’hui dans le cadre de la Commission spéciale ». Le rapport invite aussi « à s’interroger sur les liens qui existent entre le colonialisme et le racisme ».

Sur ce dernier point, le CADTM se réjouit que le rapport couvre la question des brutalités qui ont entourées le colonialisme en Afrique centrale et qui s’inscrivent dans un racisme profondément structurel, encore aujourd’hui. Le CADTM invite la Commission à se donner les mandats et les moyens de reconnaître ces crimes commis et de procéder à des réparations en conséquence.

A ce propos, la place majeure accordée à la question de la mémoire et des réparations dans le rapport est un pas important sur le long chemin de la question des réparations. Cela ne peut avoir lieu, selon le CADTM, sans une prise en compte des aspects économiques des relations historiques entre la Belgique et le Congo, et plus particulièrement des politiques d’endettement coloniales et post-coloniales qu’a subi la RDC. Sur ce point, le CADTM a remis en novembre 2020 une note à la Commission afin de la soutenir dans l’examen de la responsabilité de la Belgique dans le poids de la dette qui pèse, encore actuellement, sur la République démocratique du Congo et qui explique la situation d’extrême vulnérabilité que subit le pays qui reste dépendant de l’« aide » extérieure conditionnée à application de politiques d’ajustements structurels. Nous la publions également ci-dessous.

Dans ce sens, le CADTM se réjouit que la question de dette coloniale illégitime soit abordée dans le rapport, malgré le regret que son caractère odieux n’y soit pas épinglé. En effet, la généalogie de l’endettement de la République démocratique du Congo démontre que le pays doit supporter depuis son indépendance le transfert d’une dette illégitime, illégale et odieuse, devenue au fil du temps insoutenable [3].

Aujourd’hui, toutes ces conclusions tirées rappellent la nécessité d’annuler inconditionnellement la dette qui pèse sur la RDC. Et invite, pour cela, à la suspendre le temps de procéder à un audit citoyen de la dette historique de la RDC.

Rapport des expert.es de la Commission spéciale chargée d’examiner l’État indépendant du Congo et le passé coloniale de la Belgique au Congo, au Rwanda et au Burundi, ses conséquences et ses suites qu’il convient d’y réserver http://www.cadtm.org/spip.php?page=pdfjs&id_document=21478


Note du CADTM à l’attention des membres de la commission spéciale Congo – Passé colonial et au collège d’experts désigné

Objet : La prise en compte des aspects économiques des relations historiques entre la Belgique et la République démocratique du Congo dans le cadre des travaux parlementaires de la commission spéciale Congo – Passé colonial http://www.cadtm.org/spip.php?page=pdfjs&id_document=21479

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[1https://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/pri/congo/55K1462001.pdf

[2https://www.dekamer.be/FLWB/PDF/55/1462/55K1462002.pdf

[3https://www.cadtm.org/Genealogie-de-la-dette-en-Republique-democratique-du-Congo Auteur.e

CADTM Belgique

La démarche entreprise dans le cadre de ce rapport, disponible sur le site de la Chambre [2], est triple : « appréhender avec le plus de justesse possible les réalités concrètes de la période coloniale et leur impact à long terme », « un travail de mémoire et de réparation qui peut être entrepris aujourd’hui dans le cadre de la Commission spéciale ». Le rapport invite aussi « à s’interroger sur les liens qui existent entre le colonialisme et le racisme ».

Sur ce dernier point, le CADTM se réjouit que le rapport couvre la question des brutalités qui ont entourées le colonialisme en Afrique centrale et qui s’inscrivent dans un racisme profondément structurel, encore aujourd’hui. Le CADTM invite la Commission à se donner les mandats et les moyens de reconnaître ces crimes commis et de procéder à des réparations en conséquence.

A ce propos, la place majeure accordée à la question de la mémoire et des réparations dans le rapport est un pas important sur le long chemin de la question des réparations. Cela ne peut avoir lieu, selon le CADTM, sans une prise en compte des aspects économiques des relations historiques entre la Belgique et le Congo, et plus particulièrement des politiques d’endettement coloniales et post-coloniales qu’a subi la RDC. Sur ce point, le CADTM a remis en novembre 2020 une note à la Commission afin de la soutenir dans l’examen de la responsabilité de la Belgique dans le poids de la dette qui pèse, encore actuellement, sur la République démocratique du Congo et qui explique la situation d’extrême vulnérabilité que subit le pays qui reste dépendant de l’« aide » extérieure conditionnée à application de politiques d’ajustements structurels. Nous la publions également ci-dessous.

Dans ce sens, le CADTM se réjouit que la question de dette coloniale illégitime soit abordée dans le rapport, malgré le regret que son caractère odieux n’y soit pas épinglé. En effet, la généalogie de l’endettement de la République démocratique du Congo démontre que le pays doit supporter depuis son indépendance le transfert d’une dette illégitime, illégale et odieuse, devenue au fil du temps insoutenable [3].

Aujourd’hui, toutes ces conclusions tirées rappellent la nécessité d’annuler inconditionnellement la dette qui pèse sur la RDC. Et invite, pour cela, à la suspendre le temps de procéder à un audit citoyen de la dette historique de la RDC.

Rapport des expert.es de la Commission spéciale chargée d’examiner l’État indépendant du Congo et le passé coloniale de la Belgique au Congo, au Rwanda et au Burundi, ses conséquences et ses suites qu’il convient d’y réserver

http://www.cadtm.org/spip.php?page=pdfjs&id_document=21478


Note du CADTM à l’attention des membres de la commission spéciale Congo – Passé colonial et au collège d’experts désigné

Objet : La prise en compte des aspects économiques des relations historiques entre la Belgique et la République démocratique du Congo dans le cadre des travaux parlementaires de la commission spéciale Congo – Passé colonial

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Notes

[1https://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/pri/congo/55K1462001.pdf

[2https://www.dekamer.be/FLWB/PDF/55/1462/55K1462002.pdf

[3https://www.cadtm.org/Genealogie-de-la-dette-en-Republique-democratique-du-Congo Auteur.e

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