Le journaliste du quotidien francophone Liberté, M. Mohamed Mouloudj, incarcéré à la prison de Koléa, en détention provisoire depuis la mi-septembre, après avoir été arrêté à son domicile, par la gendarmerie nationale, est poursuivi pour «diffusion de fausses informations portant atteinte à l’unité nationale» et «appartenance à un groupe terroriste».

Sa mise en détention provisoire a été largement critiquée par les activistes, les défenseurs des droits de l’Homme et les partis politiques. Des proches du journaliste affirment que «le salaire de ce dernier n’a plus été versé depuis son incarcération». «M. Abrous Outoudert, l’actuel directeur de publication du quotidien francophone Liberté et actionnaire majoritaire, ne verse donc plus le salaire de Mohamed Mouloudj depuis que ce dernier est en prison au prétexte de ne pas mettre en péril le journal devant les autorités du pays», assurent-ils.

Et d’ajouter : «c’est dire aussi, que l’employeur condamne ainsi son journaliste avant que la justice ne se prononce sur le fond. Toutefois, l’employeur peut licencier le salarié détenu ou incarcéré s’il est en mesure de prouver que son absence désorganise ou perturbe le fonctionnement de l’entreprise ou rend nécessaire un remplacement urgent. Dans ce cas, le salarié perçoit l’indemnité de licenciement, si il remplit les conditions y ouvrant droit. Or, dans le cas du journaliste incarcéré, M.Mohamed Mouloudj, il n’y a pas eu de licenciement. L’employeur doit respecter la procédure de licenciement pour motif personnel.»

Revenant un peu en arrière. «Ce même M.Abrous Outoudert, qui fut directeur du groupe Dzair Tv, avait aussi refusé -à l’époque des faits- de rémunérer le réalisateur Youcef Goussem», se souviennent d’anciens confrères et consœurs du groupe Dzait TV. Et de rappeler : «ce dernier ( Youcef Goussem) s’était immolé par le feux au siège du groupe «Dzair TV» appartenant à M. Ali Haddad, où il était allé réclamer son argent auprès de M.Abrous Outoudert.»

Le secteur de la presse Algérienne se caractérise par l’effondrement des principes fondateurs de l’exercice du métier livré à l’anarchie et à l’absence de l’éthique et de la pratique saine. L’employeur met son argent dans les affaires et le fonctionnaire y met sa vie. Le second a tout autant le droit que le premier de diriger ces affaires.

Par Lila MOKRI

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