Karfa Diallo , le poing levé, à la sortie du palais de Justice de Bayonne • © Perrine Durandeau – France 3 Aquitaine

Le tribunal correctionnel de Bayonne a relaxé ce jeudi le militant antiraciste bordelais Karfa Diallo, accusé de rébellion envers les forces de l’ordre.

Il était poursuivi pour “rébellion” depuis le mois d’août 2019. Karfa Diallo, fondateur de l’association Mémoires et Partage a été relaxé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Bayonne. Les policiers qui s’étaient portées parties civiles ont été déboutées.
Le parquet dispose de deux mois pour faire appel.

Manifestation et interpellation en marge du G7

Les faits remontent au 22 août 2019. Alors que la ville de Biarritz accueille le G7, Karfa Diallo, militant antiraciste organise un rassemblement devant la gare pour dénoncer l’appellation du quartier La Négresse et appeler à ce qu’il reprenne son nom basque originel :

Des policiers interviennent, le somment de poser son porte-voix, puis de les suivre. La scène est filmée par les militants de l’association Mémoires et Partages jusqu’au moment où Karfa Diallo est emmené à l’écart.
Le militant antiraciste affirme alors avoir été plaqué au sol, frappé et menotté par les policiers. Deux d’entre eux, dont un commissaire de police, délégué national du syndicat des commissaires de police, l’accuseront de rébellion et le conduisent en garde-à-vue pour 24 heures.

“Les charges qui pensaient contre moi étaient scénarisées”

Karfa Diallo le reconnaît, la décision  de relaxe du tribunal correctionnel est pour lui un véritable “soulagement”.

Je suis très satisfait de la plaidoirie des avocats, qui ont démontré que les charges qui pesaient contre moi étaient scénarisées, et que je n’ai commis aucune rébellion, ni aucune violence.

Aujourd’hui, la justice a rappelé aux policiers qu’ils avaient des droits , mais aussi des devoirs, dont celui de respecter les citoyens.

“Le tribunal correctionnel de Bayonne a estimé que les faits reprochés à notre client n’étaient pas constitués”, a déclaré Me Colette Capdevielle à l’issue du délibéré, avant de rajouter que  “le droit est dit et la justice est faite”.

Une suite devant le tribunal administratif

Le militant rappelle que ce procès ne constituait qu'”un premier acte”.  “En me plaçant en garde-à-vue et me poursuivant, la justice nous a donné une tribune, estime-t-il. Aujourd’hui nous allons pouvoir nous concentrer sur le fond, c’est-à-dire la lutte contre le racisme institutionnel et systémique”.

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