L’économie du pays a sombré avec la fin de l’aide internationale, et le début de l’hiver rend la situation humanitaire dramatique.

Le Monde avec AFP

Une Afghane vêtue d’une burqa demande l’aumône aux passants sur un pont couvert de neige à Kaboul, le 6 janvier 2022.
Une Afghane vêtue d’une burqa demande l’aumône aux passants sur un pont couvert de neige à Kaboul, le 6 janvier 2022.
Photo : MOHD RASFAN / AFP

Peu de pays ont connu une année 2021 aussi tumultueuse que l’Afghanistan, tombé aux mains des talibans. L’économie du pays, déjà l’un des plus pauvres du monde, a sombré avec la fin de l’aide internationale, et le début de l’hiver rend la situation humanitaire dramatique.

C’est la raison pour laquelle le vice-premier ministre et cofondateur des talibans, Abdul Ghani Baradar, a appelé vendredi 7 janvier la communauté internationale à intervenir. « Le monde doit soutenir le peuple afghan sans aucun parti pris politique et s’acquitter de ses obligations humanitaires, a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par les médias publics. En divers endroits en ce moment, les gens n’ont pas de nourriture, de logement, de vêtements chauds ou d’argent. »

La neige a recouvert une large partie du centre et du nord de l’Afghanistan ces derniers jours tandis que plusieurs régions du Sud avaient été touchées par des inondations durant l’été. Selon Abdul Ghani Baradar, cela complique les conditions de vie des Afghans déjà durement touchés par l’arrêt de l’aide internationale, même s’il a assuré que les talibans sont prêts à faire face à cette « situation d’urgence ».

Fin de l’aide internationale

Depuis la chute de l’ancien gouvernement afghan soutenu par les Etats-Unis et leurs alliés à la mi-août, les pays occidentaux ont coupé le robinet d’aides qui maintenaient le pays à bout de bras. Washington a gelé près de 10 milliards de dollars de réserves de la Banque centrale afghane, et la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont suspendu leurs aides.

Au début du mois de décembre, l’ONU a mis en garde contre un risque de famine, estimant que 23 des quelque 40 millions d’Afghans risquent de souffrir de pénuries alimentaires « aiguës » cet hiver.

Mais les donateurs veulent éviter de traiter avec un régime paria au niveau international, qu’aucun pays n’a reconnu jusqu’ici. Et les talibans estiment leur victoire assez claire pour ne pas avoir à faire de compromis en échange, sur les droits des femmes notamment.

Quelques pas en avant ont été entrevus en décembre, avec l’adoption d’une résolution de l’ONU qui facilite pendant un an l’aide humanitaire à l’Afghanistan et la promesse de l’Organisation de la coopération islamique de mettre en place un fonds de donation et de tenter de débloquer une partie des avoirs du pays.

Écoutez l’épisode du 13 Décembre 2021 https://open.spotify.com/embed-podcast/episode/0G3x1VJZhyKtsOlKvjarsM?theme=0

Le Monde avec AFP

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