Bordeaux se pare d’une fresque street-art en trois dimensions. Ce projet collectif est réalisé avec l’artiste The Blind, un graffeur de braille. Objectif, réunir voyants et non-voyants autour d’une œuvre qui fait appel au toucher et à la vue. 28 octobre 2021 •

Par Handicap.fr / E. Dal’Secco

Voir la vidéo The Blind : touche l’art et l’art te touchera

L’art du bout des doigts, palpable… Une œuvre street-art en braille va bientôt embellir une rue de Bordeaux. Cette fresque sera dévoilée au 12 rue de Cursol le 5 novembre 2021 à l’occasion de la 8ème édition de la Quinzaine de l’égalité, de la diversité et de la citoyenneté. On doit ce projet inclusif à l’Union nationale des aveugles et déficients visuels (UNADEV). Entièrement en noir et blanc, composée d’éléments peints et d’un message tactile, elle est l’œuvre de l’artiste The Blind, en partenariat avec l’association le Pôle magnetic. L’Unadev a choisi une création associant voyants, non-voyants et malvoyants autour d’une œuvre qui mobilise volontairement les sens du toucher et de la vue. Le credo de l’artiste : « Touche l’art et l’art te touchera ».

Concept du graffiti pour aveugles

The Blind (L’aveugle en français) est le seul artiste au monde à avoir développé, depuis 2000, un concept novateur qu’est le graffiti pour aveugles, investissant les murs des villes du monde entier. Ce diplômé de l’école des Beaux-arts de Nantes atteint de dyslexie, s’est trouvé des affinités avec le monde des malvoyants. Membre du Collectif 100 pression qui a pour mission d’élargir l’éventail des possibilités artistiques, il défend une vision sociale de l’art, où voyants et non-voyants ont mutuellement besoin l’un de l’autre pour pouvoir accéder à l’œuvre et la comprendre. Son art urbain en trois dimensions investit les monuments et façades d’immeuble et les lieux de passage fréquentés. A travers sa pratique, il cherche à sortir le braille de son format et de sa forme classique pour lui donner une visibilité à plus grande échelle, passant de celle du doigt à la main. Ce qui prime dans son travail est donc l’interrogation, la curiosité et les questionnements que soulève la vue de ce type de lettrage, une logique en six points, composés ici de demi-sphères en plâtre. « Regardez avec les mains et touchez avec les yeux », dessine-t-il. 

Ses messages géants, toujours ironiques et provocateurs, sont choisis selon le lieu : Rennes, Paris, Moscou, Helsinki, Cracovie, Stockholm, Bruxelles, Barcelone, Tchernobyl, Saint-Pétersbourg… Sur les murs du palais de justice de Nantes, il a écrit : « Pas vu, pas pris ». A Bordeaux, il exhorte à « Braillez ! ».

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