Dans la rubrique pendant la crise sanitaire on n’arrête pas la machine à cash y compris sur le dos des plus pauvres et surtout si ce sont des pays d’Afrique, Oxfam, organisation humanitaire centrée sur les problèmes de la pauvreté et de l’égalité dans le monde, vient de rendre public un rapport accablant pour les banques internationales et françaises en particulier. En pleine crise sanitaire, au printemps 2020 le G20 avait pris l’initiative de suspendre le remboursement de la dette pour les pays les plus pauvres, une bonne chose mais qui ne concernait que la dette publique et nullement celle du secteur financier qui continue à toucher de juteux retour de service de la dette, pas loin de 10% par exemple pour le Cameroun. L’ONG estime à 2,8 milliards mensuel le montant des remboursements des pays en développement aux acteurs financiers privés.  Oxfam révèle en particulier que trois grandes banques françaises figurent en bonne place de ce sombre palmarès. Société générale, BNP Paris Bas et le crédit agricole pour les nommer…Pour Oxfam, « Il est temps de contraindre les créanciers privés à se joindre aux efforts d’allègement de la dette des pays en développement. L’extrême pauvreté a augmenté pour la première fois depuis plus de 20 ans en 2020, mais dans le même temps nous laissons les pays les plus pauvres de la planète se priver de milliards de dollars pour enrichir des créanciers privés peu scrupuleux alors qu’ils devraient se servir de ces sommes pour pouvoir répondre à la crise sanitaire, sociale et économique que la planète traverse depuis près de 2 ans. » Juste ceci pour fini sur ce sujet, la Côte d’Ivoire a dû verser à ses créanciers, entre mai 2020 et décembre 2021, « plus que son budget de la santé » et ce, malgré la crise du Covid-19 et l’adhésion du pays à l’initiative de suspension du service de la dette.

Autre sujet grave : l’extrême droite :

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Les violences dont elle est l’auteur sont en augmentation en France, notamment à Lyon, bastion de nombreux groupes et mouvances violentes. Selon le site d’information Rapports de force, c’est dans la capitale des Gaules que les violences sont les plus nombreuses, entre ratonnades, « White Power » et attaques de conférences. En réponse, de nombreuses organisations appelaient à une manifestation samedi 23 octobre, place Bellecour.

People gather to protest against fascism a week after anti-vaccine riots by protesters including members of the far-right party Forza Nuova, in Rome, Italy, October 16, 2021. REUTERS/Remo Casilli

Énorme manif antifasciste à Rome, c’était le 9 octobre où 250 000 personnes ont défilé contre le danger fasciste et exigé la dissolution des groupuscules d’extrêmes droites. Ceci en belle réaction au saccage par des nervis de Furza Nueva du siège national de la CGIL, la principale confédération syndicale italienne

Et restons en Italie

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Mimmo Lucano

Avec Mimmo Lucano, un nom qui restera comme celui d’un honnête homme victime de quelque chose qui ressemble de plus en plus a du fascisme. C’est d’ailleurs un politicien d’extrême droite Matteo Salvini alors ministre de l’Intérieur italien qui en 2018 l’a fait arrêter et placer en résidence surveillée. Et que reproche-t-on à ce grand criminel qui a été condamné en septembre dernier à 13 ans de prison et à 500 000 euros d’amende ? Mimmo Lucano fut le maire de Riace en Calabre. Dans les années 2000 et 2010, on s’en souvient, il a accueilli dans sa petite ville de nombreux réfugiés qui s’y sont installés à demeure, ont repeuplés les maisons désertées, créé des activités artisanales, permis de rouvrir l’école. Un exemple d’humanité concrète salué jusqu’à Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU. Mais pas du tout par le gouvernement italien qui lui reproche d’avoir organisé des mariages de convenance pour permettre à des femmes déboutées du droit d’asile de rester en Italie ou encore de n’avoir pas fait d’appel d’offre pour la gestion des déchets de la commune et de l’avoir attribué le marché à des coopératives de migrants.  « Une condamnation purement politique pour les signataires d’un appel pour Mimmo Lucano, une condamnation qui a pour seul objet de dissuader ceux qui mettent en œuvre la solidarité avec les migrants ». « La solidarité n’est pas un délit » concluent les 150 premières personnalités qui ont signé cet appel. Politis qui le relaie publie aussi une lettre de Mimmo Lucano lue le 3 octobre dernier sur la place de Riace. Un très beau texte intitulé « l’histoire c’est nous » et dont je vous livre ce court extrait. « Je vous souhaite d’avoir le courage de rester seuls et l’ardeur de rester ensemble, fidèles aux mêmes idéaux. D’être désobéissants à chaque fois que nous recevons des ordres qui humilient notre conscience. De mériter que l’on nous appelle « rebelles », comme ceux qui refusent d’oublier face à ce temps d’amnésies obligatoires. » L’intégral à lire dans l’hebdo Politis de la semaine du 21 au 27 octobre

Jean-François Meekel

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