AU CENTRE DE RÉTENTION DE BORDEAUX

Dix des treize personnes retenues au centre de rétention administrative de Bordeaux ont entamé une grève de la faim le mardi 20 avril au matin (deux d’entre eux ont depuis été libéré et un, expulsé).

Il ont partagé avec nous leurs revendications collectives ou personnelles afin que nous les transmettions à des médias locaux.

Nous vous retranscrivons donc là chacun de leurs messages, chaque personne ayant voulu faire part de sa situation et des raisons pour lesquelles elle avait entamé une grève de la faim :

« Je suis très malade, j’ai des problèmes, au cœur, au foie, des problèmes oncologiques, de la schizophrénie, la tuberculose, le sida, je suis paralysé. Je ne peux pas rester ici. J’ai fait une demande d’asile, j’ai des problèmes, si je retourne en Géorgie, c’est sûr à 100% que je suis mort. »

« Nous on doit partir en Géorgie, on ne comprend pas pourquoi nous sommes enfermés si longtemps, alors qu’on pourrait partir tous seuls plus facilement. »

« Moi j’ai des problèmes psychiatriques, je veux être libéré et sortir tout seul du territoire. Je veux quitter la France. J’ai traversé la mer avec un zodiac, je ne veux pas retourner dans mon pays. J’ai eu un choc quand j’étais petit, à cause du terrorisme. Ils ont tué mon cousin devant moi. J’ai besoin d’un suivi psychiatrique. »

« J’ai respecté mon assignation à résidence et l’administration me reproche d’avoir manqué des rendez-vous. Ils justifient cela pour m’enfermer mais c’est faux. Le juge m’a dit de rester au CRA, qu’il y avait de quoi manger, qu’il y avait un docteur mais je ne comprends pas. Je veux juste partir d’ici. La police m’a arrêté mais je ne suis pas un criminel. Je suis stressé, la pression ici me tue, et m’attaque la tête. Après 5 ans de difficultés en Allemagne, je suis venu en France pour trouver de l’air mais j’ai retrouvé les problèmes. »

« Normalement je suis suivi par un psychiatre, normalement j’ai un traitement, là je n’arrive pas à dormir, ça fait 35 jours que je suis là. Je n’arrive pas à manger, je suis trop stressé. J’ai besoin de me faire suivre. »

« Mon père est mort, mon bébé est très malade, je veux partir en Géorgie très vite. Je suis là depuis 12 jours. On m’avait dit que je partirai le 13 avril, mais je suis encore là. Ma sœur est journaliste, elle a appelé l’ambassade de Géorgie. »

« Les frontières avec l’Algérie sont fermées, je ne comprends pas pourquoi je suis ici. »

« Je suis malade, j’ai un rendez-vous au mois de mai à l’hôpital Pellegrin pour qu’on m’opère. Je n’arrive pas à rester ici parce que j’ai mal. Je n’arrive pas à dormir, ça fait six jours que je n’ai pas dormi. Je dors deux ou trois heures maximum. »

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