Avec l’auteur et universitaire David Diop, encensé par The New York Times notamment, car il est depuis mercredi soir “le premier romancier français à être lauréat du très prestigieux International Booker Prize”. Il est récompensé pour son deuxième roman, Frère d’âme, publié en 2018 chez nous mais traduit en anglais l’an dernier par la poétesse et donc traductrice Anna Moschovakis, qui (c’est une particularité de l’International Booker Prize) est désignée lauréate au même titre que David Diop lui-même.

Les mots du jury comme ceux des chroniqueurs littéraires sont dithyrambiques ; tous expliquent comment l’auteur franco-sénégalais les a “ensorcelés” avec cette histoire, souvent violente, qui suit la descente dans la folie et dans l’enfer des tranchées d’Alfa Ndiaye, tirailleur sénégalais dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale. Pour Laura Cappelle du New York Times il y a quelque chose “d’effrayant” dans cette prose qui “regarde en face l’horreur de la guerre en mettant en avant le regard d’un de ces 135 000 oubliés de l’Histoire française“. Les questions du racisme, du colonialisme y sont bien sûr centrales, et c’est là, nous dit Cappelle, l’un des grands mérites de David Diop de “forcer la France, par ses romans, à se confronter à son histoire commune avec l’Afrique“. 

The Guardian rappelle que Diop est lui-même né en France, a grandi au Sénégal avant de venir étudier dans l’Hexagone, il enseigne désormais la littérature du 18e siècle à l’université de Pau. En plus d’être le premier français à décrocher le Booker Prize, il est aussi, aussi fou que cela puisse paraître, le premier écrivain afro-descendant à en être désigné lauréat.

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