Évacuation d’un squat à Villenave-d’Ornon : d’un camp de Roms à l’autre, « on a déplacé le problème »
Chemin de la Caminasse, à l’entrée de la parcelle occupée depuis deux mois et ralliée par une partie des familles expulsées mercredi 26 avril d’un autre squat en plein air. © Crédit photo : D. B.

Par Daniel Bozec
Publié le 28/04/2023 à 7h30

Une partie des familles expulsées d’un squat, mercredi 26 avril, a rejoint un décor de quasi-bidonville, route de Cadaujac

De vieilles caravanes échouées, des allées et venues de voitures, un bruit incessant de scie à métaux et des enfants qui jouent. À Villenave-d’Ornon, sur la route de Cadaujac, c’est un quasi-bidonville qui ne cesse de s’étendre depuis deux mois. Pas plus tard que mercredi 26 avril, une partie des familles roms évacuées d’un autre squat en plein air, à deux kilomètres et demi, près de la centrale à béton Lafarge, a fait le choix de se rabattre sur ce nouveau site.

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Ce mercredi 26 avril, 123 personnes, dont 50 mineurs, ont été évacuées d’un terrain qu’ils occupaient illégalement et situé sur le chemin de Galgon à Villenave-d’Ornon

Ils sont encore quelques-uns à faire des allers-retours et s’engouffrer par une porte, toujours ouverte, dans l’ancien squat, donnant sur une carcasse de voiture. Sur les « 123 personnes de nationalité roumaine, dont 50 mineurs » concernés par l’évacuation, indiquait la préfecture de Gironde, « un bon tiers », selon Michel Poignonec, le maire de Villenave-d’Ornon, a fait au plus court, rejoignant ce terrain en bord de Garonne qui compterait aujourd’hui « 250 à 300 personnes ».

Expulsion

« On a déplacé le problème, on ne l’a pas résolu », convient Michel Poignonec. Ex-propriété de la fédération départementale du Parti communiste, qui y organisait sa fête de l’Huma, la parcelle occupée, dans le prolongement de la vallée de l’Eau-Blanche, a été cédée à la Ville en 2021. « On ne peut pas être insensible à la situation des gens, mais on ne peut cautionner ces occupations », poursuit le maire. Préalable à toute expulsion, « une décision de justice a été rendue il y a un mois ». « On attend aujourd’hui la réquisition de la force publique. »

« On ne peut pas être insensible à la situation des gens, mais on ne peut cautionner ces occupations »

Une « fenêtre de tir » espérée par Michel Poignonec, à défaut de visibilité : l’ordonnance d’expulsion du précédent squat remontait au 3 mai 2022, il y a bientôt un an. Et le maire de brandir le classement de la parcelle en zone rouge inondation. Si d’éventuelles crues apparaissent bien lointaines, il s’interroge ouvertement : « On envisageait d’y installer une seconde ferme urbaine. Il nous a été dit qu’on ne pouvait pas y mettre un fermier. Au moins 200 personnes squattent le terrain : il faut se poser la question de la responsabilité. »

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