Elles et ils sont petits-fils et petites-filles d’indépendantiste, d’appelé, de harki, de pieds-noirs, de juifs d’Algérie, de militant à l’OAS. Chacun et chacune à leur échelle, elles et ils dépassent les silences, les traumas et les assignations mémorielles.

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Rachida El Azzouzi et Khedidja Zerouali

5 juillet 2022 à 12h38


Il y a quelques mois, à l’heure de la commémoration des accords d’Évian, le chercheur Paul Max Morin rappelait dans un entretien à Mediapart un chiffre encore trop méconnu : 39 % des jeunes Français·es ont un lien avec la colonisation et la guerre d’Algérie, cette guerre que la France a mis des décennies à nommer, ce passé qu’elle ne parvient toujours pas à regarder en face et à assumer.

À l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le mardi 5 juillet 2022, Mediapart a réuni face caméra six jeunes héritiers et héritières de cette histoire douloureuse : des petites-filles et des petits-fils d’indépendantiste, d’appelé, de harki, de pieds-noirs, de juifs d’Algérie, de militant à l’OAS. Toutes et tous ont conduit ou participé à un projet, un film, un podcast, une pièce de théâtre, un événement pour dépasser les silences, les tabous, les traumatismes mais aussi les assignations mémorielles.

Elles et ils racontent et croisent leurs expériences pour concilier mémoire familiale et histoire collective, sans tomber dans les récupérations et instrumentalisations notamment politiques, tout particulièrement celle orchestrée par Emmanuel Macron et à laquelle ils ont refusé de participer.

Dounia Addad est étudiante à Sciences Po. Petite-fille d’un militant du FLN, fille d’un militant du Hirak (emprisonné un temps), un des fondateurs du RAJ, l’association phare de la jeunesse algérienne dissoute par le pouvoir en octobre 2021, elle participe au projet « Regards croisés et rencontres interculturelles entre jeunes Français et jeunes Algériens pour un avenir partagé », une initiative de SOS Racisme et du RAJ lancée en 2017. 

Léa Zaidat est étudiante en droit à Marseille. Petite-fille de harki, elle participe aussi à « Regards croisés ». Tout comme Dan Cohen, responsable d’un centre d’hébergement en région parisienne, qui descend d’une famille de juifs d’Algérie et du Maroc. 

Bastien Dubois est réalisateur. Petit-fils d’un soldat français, appelé en Algérie, il est l’auteur de Souvenir souvenir, un film d’animation sorti en 2020 sur le silence de son grand-père qu’il a pendant dix ans tenté de faire parler.

Justine Perez est journaliste, coréalisatrice du podcast « Sauce algérienne », un voyage sur les traces de la part algérienne de la France diffusé sur Spotify. Elle est petite-fille de pieds-noirs. 

Ferdinand Regent-Chappey est comédien. Il joue dans la pièce de théâtre Passé – je ne sais où, qui revient du metteur en scène franco-algérien Lazare, sur les massacres de Sétif et de Guelma. Son grand-père militait à l’OAS, organisation terroriste qui s’est battue pour que l’Algérie reste française.

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