N’était cette pluie froide qui tombait à verse sur la préfecture du Lot-et-Garonne, ce samedi 24 avril 2022 a été sans aucun doute un jour historique et émouvant pour la communauté arménienne d’Agen. En cette veille de la journée de commémoration des victimes du génocide de 1915, une stèle arménienne, appelée khatchkar (pierre à croix en arménien) a été inaugurée au bord du canal, en hommage aux Arméniens disparus lors du génocide perpétré par les Turcs en 1915, mais aussi aux victimes de la dernière guerre du Haut-Karabakh. Erigée à côté des autrès stèles qui rendent hommage aux combattants des guerres d’Indochine, d’Algérie et aux soldats tombés en opérations extérieures, cette pierre a été sculptée en Arménie dans le tuf. Ce monument, caractéristique de la culture arménienne, a une fonction funéraire et religieuse.

Le Khatchkar, pierre tuf sculptés à des fins religieuses et funéraires

Le troisième en Nouvelle-Aquitaine

La venue d’un khatchkar en terre lot-et-garonnaise est l’oeuvre de l’association Le Petit Arménien, présidée par Susana Kirakossian (voir Ancrage n°80). Après les villes de Bergerac et de Mont-de-Marsan, c’est la troisième stèle de ce type qui est inaugurée dans la région Nouvelle-Aquitaine. A ce titre étaient présents des membres du service consulaire du Consulat arménien de Lyon, en visite dans la région pour visiter les khatchkars. Un prêtre de l’Eglise Arménienne est venu bénir la pierre à coups d’encens et de prières en arménien. Le son triste du duduk qui l’accompagnait n’a pas manqué de soutirer quelques larmes à l’assemblée.

Le khatchkar, ainsi qu’il y est fait mention, rend hommage aux victimes du génocide

L’érection du khatchkar d’Agen n’aurait pu se faire sans le concours de la municipalité d’Agen. Aussi les autorités locales étaient présentes lors de cette inauguration. M. Jean Dionis, le maire, s’est comme à son habitude fendu d’un discours dans lequel, on ne change pas les habitudes, tout est ramené à la ville d’Agen et à son “admirable action envers la communauté arménienne”. Après ce pénible laius dont tout le monde se serait finalement bien passé, les enfants de l’association Le Petit Arménien (laquelle donne des cours de langue et de culture arménienne) ont offert au rassemblement une petite saynète en arménien.

“Le rêve de tout Arménien est de pouvoir se souvenir et vivre sa culture, a déclaré fièrement Susana Kirakossian. Aujourd’hui, ce rêve est devenu réalité”.

L’ensemble de la communauté arménienne d’Age, qui compte une soixantaine de familles, était présente lors de l’inauguration.

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