Mardi 19 décembre 2023 à 13:57

Le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux vient de donner raison à Amnesty International. La justice a condamné la préfecture de la Dordogne à trouver un hébergement d’urgence à une femme migrante à la rue avec ses deux enfants.

Amnesty International salue “une belle victoire en justice”. Le juge des référés du Tribunal administratif de Bordeaux a condamné ce lundi 18 décembre la préfecture de la Dordogne à trouver dans les 24 heures un hébergement d’urgence à une femme migrante à la rue avec ses deux enfants. Selon l’antenne périgourdine de l’ONG, cette mère originaire de République Démocratique du Congo se trouvait sans logement depuis le 27 novembre avec ses deux enfants âgés de 6 ans et de 15 mois, la plus jeune atteinte d’une maladie rare et héréditaire nécessitant un suivi à l’hôpital.ⓘ

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“La préfecture n’a donné aucun motif de son refus”, s’étonne maître Samy Djemaoun, “y compris lors de l’audience.” Cet avocat parisien, qui traite régulièrement des affaires de migrants et de droit d’asile, dit totaliser à ce jour, avec son associé, 200 familles hébergées après des recours devant la justice.

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“Humainement, c’est de la barbarie” – Amnesty International

“Il fait -3,- 4° en ce moment, on ne peut pas laisser un enfant de 15 mois dans la rue” s’insurge Lionel Pascal, responsable juridique d’Amnesty International à Périgueux, humainement, c’est de la barbarie ! Je ne comprends pas que dans un pays démocratique, un état comme la France, un fonctionnaire de ce niveau-là ne réagisse pas pour essayer de protéger les enfants. Les migrants ont aussi des droits, ce sont des êtres humains, et c’est très logique qu’il soit sanctionné par la justice”.

Lionel Pascal qui reproche à la préfecture de ne jamais répondre quand l’ONG la saisit. “La préfecture est notre interlocuteur privilégié, explique-t-il, et nous lui écrivons régulièrement. Nous avons toujours un silence total, la préfecture ne répond jamais, quelle que soit la situation”.

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Un hébergement d’urgence lui a été proposé

Dans un communiqué, la préfecture de la Dordogne dit “prendre acte de la décision du juge des référés, et qu’un hébergement d’urgence leur a été proposé ce jour via le 115“. Elle rappelle également que “madame L. avait vu sa demande d’asile déboutée en 2022, et qu’elle avait été accueillie dans un centre d’hébergement jusqu’au 27 novembre. La structure avait mis fin à l’hébergement après de nombreux manquements au règlement intérieur et plusieurs avertissements pour des faits d’agressivité envers d’autres familles résidant dans la structure d’hébergement d’urgence.”

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