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La présence d’élus du Rassemblement national devant le mur des fusillés d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, choque les résistants
Le mur des fusillés, au sein de l’actuel centre de détention de Villeneuve-sur-Lot. © Crédit photo : Archives J. P.

Par Julien Pellicier – j.pellicier@sudouest.fr
Publié le 10/03/2023 à 15h04
Mis à jour le 10/03/2023 à 20h57

Dans un courrier adressé à la députée Annick Cousin, Jean Lafaurie parle d’une « offense »

« Matricule 407 à Eysses ; 73 618 à Dachau-Allach. » La signature de Jean Lafaurie, président de l’Association nationale pour la mémoire des Résistants patriotes emprisonnés à Eysses, témoigne d’une histoire douloureuse. Membre du bataillon FFI de la centrale située à Villeneuve-sur-Lot, le centenaire comptait parmi les 1 200 prisonniers politiques regroupés en ces murs par le régime de Vichy. À la suite d’une tentative d’évasion, le 23 février 1944, 12 d’entre eux furent fusillés sur place, 400 moururent en déportation.

Lors de la 79e commémoration, dimanche 26 février, les rangs des officiels comptaient pour la première fois une parlementaire du Rassemblement national, en la personne d’Annick Cousin. Élue en juin 2022, elle était accompagnée de son collègue conseiller régional Sébastien Delbosq, secrétaire départemental du parti. Leur présence a été vécue comme une « offense », selon Jean-Louis Lafaurie, qui a pris sa plume pour l’expliquer à la députée.

« Un mauvais tri »

Rappelant le relativisme de Jean-Marie Le Pen, « père fondateur du mouvement auquel appartient Annick Cousin », sur l’occupation allemande et ses condamnations pour contestation de crimes contre l’humanité, Jean-Louis Lafaurie insiste : « Nous considérons que la présence […] de représentants du parti fondé par M. Le Pen et M. Bousquet (Waffen SS français de la division Charlemagne), constitue une offense à la mémoire des 12 fusillés et des 1 200 résistants d’Eysses, assassinés ou déportés sur ordre du gouvernement de traîtres présidé par Philippe Pétain, que certains souhaitent réhabiliter. »

La parlementaire a répondu à ce courrier. Son attaché parlementaire, Damien Obrador, fait état de « la surprise » de la députée : « Madame Cousin est une jeune élue, encartée seulement depuis 2014. Dans ses prises de paroles, elle a toujours lutté contre les discriminations. C’est un mauvais tri que de parler de bons et de mauvais élus. Il devrait plutôt se réjouir que des élus de tous bords soient venus pour faire vivre le devoir de mémoire. Par ailleurs, Madame Cousin a été élue avec 57 % des suffrages. Elle rassemble bien au-delà du RN. »

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