L’alarme climatique est tirée cette fois-ci depuis l’Inde et le Pakistan, qui subissent une terrible vague de chaleur.

Alors que les différentes composantes d’une gauche française – conscientes des enjeux environnementaux de notre temps – décident enfin de s’accorder en vue des prochaines échéances électorales, l’urgence climatique se rappelle violemment à nous. L’alarme est tirée cette fois-ci depuis l’Inde et le Pakistan. Les deux pays subissent depuis une semaine une situation à la fois critique, systémique et de très grande ampleur. Sur la quasi-totalité du territoire indien et dans l’Ouest pakistanais, les températures de l’air dépassent les 45 °C. Au sol, elles peuvent atteindre 62 °C !

Quand le thermomètre affiche de telles mesures, la vie humaine devient tout simplement impossible. Lorsque plus d’un milliard de personnes subissent un dôme de chaleur aussi intense qu’inédit pour un mois d’avril, ce sont mécaniquement les plus pauvres qui se retrouvent abandonnés en première ligne d’un conflit climatique aux multiples visages. L’impossible exhaustivité du bilan humain n’empêche pas celui-ci de se chiffrer en milliers de pertes. Probablement même en dizaines de milliers. Les incendies dans les décharges, qui se déclarent à la faveur de ces conditions radicales, frappent aussi les plus démunis. Tous ceux n’ayant pas les moyens, par exemple, de climatiser leur logement.

L’utilisation massive de la climatisation provoque une explosion de la consommation d’électricité, souvent fournie par des centrales à charbon. La combustion des énergies fossiles contribuant à renforcer un réchauffement global à l’origine de ces phénomènes météorologiques extrêmes. Et ainsi s’envenime chaque jour davantage une situation sur laquelle les scientifiques alertent depuis plus de trente ans. Une situation d’autant plus injuste qu’au regard de l’histoire les principaux émetteurs de gaz à effets de serre ne seront pas les plus durement frappés. À titre de comparaison, un Indien émet en moyenne près de quatre fois moins de CO2 qu’un Français. Et sept fois moins qu’un Américain.

Le présent est déjà aride. L’avenir s’annonce brûlant. Partout. Cela nous contraint à réduire rapidement et massivement nos émissions globales afin de respecter la trajectoire tracée par l’accord de Paris en 2015. Cela nous contraint surtout à prendre enfin au sérieux le sujet de l’adaptation de nos systèmes productifs, de nos agricultures, de nos systèmes de soins et d’accompagnement social. Le 4 avril, le Giec publiait son nouveau rapport. Ses presque trois cents auteurs y adressaient un message limpide aux décideurs : le coût de l’action sera incomparablement moins élevé pour nos économies et nos sociétés que le business as usual.


Antonin Amado

par Antonin Amado

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