L’extrême droite est bel et bien au pouvoir. Le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin, prône « le modèle grec » de contrôle des frontières : il s’est déplacé sur l’île de Samos afin de visiter un camp d’enfermement géant destiné aux réfugiés, récemment construit. Il souhaite pour les pays du sud de l’Europe mettre en place des camps d’enregistrement sécurisés, entourés de barbelés, et sous haute surveillance, sur le même modèle.

– Darmanin à Calais devant des grenades et des gilets de sauvetage, avant d’aller visiter un camp géant sur un île Grecque

Deux jours plus tôt, le même ministre de l’Intérieur organisait une mise en scène sur le plage de Calais, en présence d’élus, du préfet, et de policiers, devant un bateau et des gilets de sauvetages saisis par la police à des exilés. Sur une table devant lui, des grenades lacrymogènes. Mise en scène putride. Gérald Darmanin souhaite que la France adopte l’une des politiques migratoires les plus répressives en Europe.

Beaucoup s’offusquent à juste titre de ces déclarations, mais n’oublions pas que ces dispositifs de privation de liberté où l’État enferme des personnes sans-papiers existent déjà en France. On les appelle centres de rétention administratif – CRA. Langage technocratique pour ne pas dire que ce sont des prisons pour les personnes qui n’ont qu’un seul tort : ne pas avoir les bons papiers. Des prisons entourés de barbelés et de miradors où les conditions de vie sont particulièrement indignes et dégradantes, avec la présence d’enfants, et parfois des décès de personnes « retenues ». Le tout dans une indifférence quasi générale.

Au début de son mandat, Emmanuel Macron a fait voter la « loi asile et immigration » pire dispositif depuis la seconde guerre mondiale à l’égard des étrangers. La loi autorisait notamment un allongement massif de la durée possible d’enfermement, évidemment sans jugement. L’extrême droite avait approuvé à l’unanimité cette loi. Quel que soit le résultat des prochaines élections, Macron et son gouvernement n’auront pas été un « barrage » mais bien une autoroute vers le fascisme.

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