Rue89 Bordeaux

Ce jeudi 6 juin, cinq inspecteurs missionnés par la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, sont entrés dans les locaux du siège d’Emmaüs Gironde à 9h30 précise. Ils ont pour mission de mener une inspection administrative et financière de l’association en procédant à une enquête «sur place et surpiècesde quatre sites» gérés par Emmaüs Gironde, explique la préfecture à Rue89 Bordeaux.

Elle confirme que cette inspection fait suite aux évènements qui ont ébranlé l’association girondine.Dans un courrier adressé au président d’Emmaüs Gironde Pascal Lafargue, la préfète écrit :«L’audit portera sur la bonne utilisation des fonds, le dispositif de contrôle interne, l’existence et le respect des agréments et des conventions et comportera un contrôle des conditions de gestion générales de l’organisme, de la gestion comptable et financière et des procédures de dépenses et recettes.»Selon Nathalie Delage, chef de service au pôle social, des inspections ponctuelles et localisées ne sont pas rares.

Par contre «c’est la première fois que je vois un contrôle de cette ampleur depuis 6 ans que je travaille ici», affirme-t-elle.

Trois services mobilisésSelon les documents que nous nous sommes procurés, la préfecture a en effet mobilisé trois servicespour mener à bien ces inspections : la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), la Direction départementale déléguée de la cohésion sociale (DDDCS) et la Direction régionale des finances publiques (DRFIP), soit sept fonctionnaires déployés.

Si elle refuse d’entrer dans les détails, la préfecture nous confirme que plusieurs enquêtes ont été lancées et qu’elles dureront plusieurs semaines.Cette procédure s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu : des salariés d’Emmaüs Gironde portent publiquement des accusations d’opacité et de mauvaise gestion humaine contre la gouvernance depuis des mois. Ils ont été rejoint par la fédération d’Emmaüs France qui a voté à la quasi-unanimité l’exclusion d’Emmaüs Gironde le 23 mai dernier. Pour la préfecture, cette inspection s’inscrit «effectivement dans ce contexte-là» :«Nous avons été informés par Emmaüs France de manière régulière des procédures qui ont été engagées.»Accusations réfutéesComme l’indiquait à Rue89 Bordeaux la directrice du pôle social, Aude Boyer, Emmaüs Gironde dépend à 90% de l’argent public.

La préfecture justifie d’ailleurs son inspection par le fait qu’ «Emmaüs intervient pour le compte de l’État». Il s’agit donc pour les bailleurs de fonds publics de vérifier que l’argent a bien été dépensé en conformité avec les engagements de l’association.Cette procédure permettra peut-être d’y voir plus clair dans les accusations à l’encontre de Pascal Lafargue qu’il réfute toutes fermement.Quoiqu’il en soit, la pression est maintenue par les salariés sur la gouvernance puisqu’une nouvelle manifestation doit avoir lieu vendredi 7 juin devant le siège de l’association.

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