– Parodie de procès et dossier vide : histoire d’une procédure expéditive contre les opposants à l’extrême droite – Cette affaire judiciaire terrifiante devrait faire la « une » des médias, mais ils sont trop occupés à donner des tribunes complaisantes aux racistes et aux nostalgiques de régimes totalitaires.

Rappel des faits. Le 23 septembre 2021 au petit matin, une vague de perquisitions et d’arrestations a lieu dans la ville de Lyon. 7 militants antifascistes lyonnais sont arrêtés et jetés en garde à vue, à la demande du parquet. Des policiers ont enquêté pendant 3 semaines, avant d’organiser une vaste descente contre leurs « cibles », qui subiront des interrogatoires pendant 48H. 4 personnes sont envoyées directement en détention provisoire. C’est à dire en prison en attendant leur procès. Ils sont séparés, placés dans des prisons différentes. Pourquoi un tel dispositif ? Pourquoi des moyens judiciaires et policiers aussi hallucinants ? Pour rien. Pour terroriser des militants qui s’opposent à l’extrême droite. Pendant l’été, lors d’une manifestation contre le Pass Sanitaire, une altercation avait eu lieu avec des membres de Civitas, un groupuscule pétainiste violent. Aucune plainte n’avait été déposée par les soi-disant « victimes ». Aucune ITT n’a été relevée. Pourtant, le parquet de Lyon s’est « auto-saisi » de l’affaire, et a mis en œuvre une énorme procédure contre les antifascistes. Pendant 6 semaines, quatre personnes ont attendu le procès derrière les barreau, les magistrats se sont systématiquement opposés à leur libération. Un cauchemar. Le procès avait lieu hier, jeudi 4 novembre.

Une audience durant laquelle les prévenus comparaissaient dans un box, où ils étaient systématiquement coupés par la juge, et où les vidéos n’ont même pas été visionnées : le scellé ne s’ouvrait pas. Parodie de procès, durant laquelle de nombreux PV de police ont été écartés pour cause d’irrégularité. Bref, un dossier vide. Ce qui n’a pas empêché le procureur de demander des peines allant de 2 mois de sursis à 2 ans de prison avec maintien en détention, et des interdictions de manifestation à Lyon de 1 an à 3 ans. Tout cela pour aboutir à des peines symboliques. Abandon des charges pour « violences en réunion », requalifiées en « violence sans ITT » : une amende de 300€ pour quatre des inculpés en détention et la relaxe a été prononcée pour les trois autres. Un mois de sursis est prononcé pour refus d’ADN et de déverrouiller leurs téléphones. La mascarade tombe en miettes, mais en attendant, 4 personnes auront passé 6 semaines en prison, et l’extrême droite aura été protégée. Les ami.e.s des personnes arrêtées se demandent à présent : « pourquoi les policiers étaient en contact avec les militants de Civitas ? Comment ce capitaine de police qui travaille sur les cambriolages en région lyonnaise a été amené a s’autosaisir sur cette affaire? » Et surtout, comment un tel acharnement peut-il avoir lieu dans une ville où des groupes néo-nazis sèment la terreur en toute impunité depuis des années ? Les zones d’ombre persistent, mais il apparaît clairement que l’appareil répressif assume chaque jour d’avantage son allégeance à l’extrême droite. Espérons que les inculpés pris dans l’engrenage terrifiant de la justice auront tenu bon, et que cette procédure n’aura pas entamé la détermination de celles et ceux qui résistent, à Lyon comme ailleurs. Le Groupe Antifasciste Lyon et Environs a fait preuve d’un courage et d’une solidarité exemplaires. Faisons bloc !

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