Une cérémonie, prévue le 8 mars, journée internationale des droits des femmes et présidée par Emmanuel Macron doit rendre hommage à l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi. L’un de ses fils, Serge, n’y participera pas et l’association qu’elle a fondée dénonce une “manipulation politique”.

C’est un geste hautement symbolique. Serge Halimi, l’un des fils de l’avocate, femme politique et militante féministe Gisèle Halimi, a annoncé qu’il refusait de se rendre à l’hommage national organisé mercredi pour sa mère. Une cérémonie qui intervient en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, projet que Gisèle Halimi aurait combattu, selon son fils, ancien directeur du Monde diplomatique. L’association “Choisir la cause des femmes”, co-fondée par Gisèle Halimi, dénonce pour sa part une “manipulation” de la part du pouvoir politique.

Emmanuel Macron présidera en effet cet hommage rendu symboliquement le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Le chef de l’État prononcera un discours au Palais de justice de Paris. Serge Halimi affirme avoir été “subitement informé” cette semaine par la présidence de la République, “en même temps que la presse”, que cet hommage aurait lieu mercredi 8 mars.

La réforme des retraites, “extrêmement injuste” pour les femmes

“Je n’y participerai pas”, a réagi ce week-end Serge Halimi. “La décision de l’Élysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes”, détaille-t-il dans une déclaration à l’AFP.

“Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats”, a ajouté le journaliste, qui a précisé n’avoir “jamais eu de contact avec l’Elysée, ni avec aucun officiel, depuis le décès de (sa) mère”.

“Manipulation politique”

Serge Halimi rejoint ainsi la position exprimée par Violaine Lucas, la présidente de l’association “Choisir la cause des femmes”, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971. Organiser cet hommage national en pleine contestation contre la réforme des retraites relève, dit-elle, d’une “instrumentalisation politique”. Elle ne participera pas non plus à la cérémonie prévue au Palais de justice de Paris.

“Le 8 mars, une grève des femmes prendra le relais pour dénoncer à son tour une réforme particulièrement injuste pour elles”, assure Violaine Lucas dans une lettre adressée à Emmanuel Macron. Contactée par France Inter, elle dénonce le fait d’avoir été prévenue tardivement de l’organisation de cet hommage, demandé de longue date par les militantes féministes. “On a été mis devant le fait accompli devant cette invitation en dernière minute”, raconte-t-elle.

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