Le reporter de 35 ans, connu pour son engagement en faveur des droits de l’homme et qui avait été espionné par les autorités grâce au logiciel Pegasus, comparaissait mardi en appel. Il avait été condamné à six ans de prison en 2021.

Le Monde avec AFP

Le journaliste marocain Omar Radi, condamné à six ans de prison en première instance, s’est défendu mardi 22 février devant la cour d’appel de Casablanca d’avoir livré des informations sensibles à deux cabinets de conseil économique britanniques, en lien avec les accusations d’« espionnage » qui pèsent sur lui.

Arrêté en juillet 2020, ce reporter indépendant de 35 ans, connu pour son engagement en faveur des droits de l’homme, est poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » mais aussi pour « viol », deux affaires distinctes mais instruites et jugées conjointement.

Son audition mardi a porté sur les sociétés de conseil économique britanniques K2 Consulting et G3 pour lesquelles M. Radi a réalisé des audits de vérification (due diligence) avant l’acquisition ou la prise de participation dans une entreprise.

M. Radi a effectué pour le compte de G3 « une étude » sur une firme marocaine spécialisée dans les transferts d’argent à des fins d’investissement, Cashplus. C’est dans ce cadre qu’il a eu affaire à un Britannique, Clive Newell, présenté par la police judiciaire comme un « officier de renseignement », tandis que le reporter marocain le désigne comme « conseiller » de G3.

Pour K2 Consulting, il a effectué une étude sur la culture du palmier. « Je n’ai fait que mon travail de journaliste en m’appuyant sur des données ouvertes au public comme celles fournies par le tribunal administratif », s’est défendu M. Radi.

Financement d’une fondation suisse

Les accusations d’espionnage s’appuient également sur un financement reçu d’une fondation installée à Genève, Bertha, une organisation défendant les « populations défavorisées ». « Il s’agit d’une bourse octroyée pour réaliser un travail journalistique », a-t-il assuré.

L’enquête pour espionnage a été ouverte fin juin 2020 après la publication d’un rapport d’Amnesty International affirmant que le téléphone de M. Radi était espionné par les autorités marocaines grâce au logiciel Pegasus.

Vendredi, lors d’une audience à huis clos, le journaliste a nié les accusations de viol tandis que la plaignante a réaffirmé qu’elle n’était pas consentante, a fait savoir à l’Agence France-Presse la partie civile. M. Radi a été condamné le 19 juillet 2021 à une peine de six ans de prison, un « jugement inique » selon ses soutiens.

Il assure être poursuivi en raison de ses écrits – notamment en faveur des mouvements sociaux et contre la corruption – et de ses opinions critiques alors que les autorités marocaines assurent que son procès « n’a rien à voir avec son travail journalistique » et dénoncent une « campagne internationale de diffamation ».

Le Monde avec AFP

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