Abdullah et Robel vivaient dans le camp de migrants qui a été démantelé en 2016. Aujourd’hui, ils sont tous deux bénévoles au Secours catholique. Article rédigé par Luc Chemla – franceinfo Radio France Publié le 24/10/2021 11:25 Mis à jour le 24/10/2021 14:31

Des migrants dans les rues de Calais. Photo d'illustration. (JOE GIDDENS / MAXPPP)
Des migrants dans les rues de Calais. Photo d’illustration. (JOE GIDDENS / MAXPPP)

Il y a cinq ans jour pour jour le démantèlement de la “jungle” commençait à Calais. Une sorte de bidonville installé sur un vaste terrain vague à 5 kilomètres à pied du centre-ville où étaient regroupés des centaines de migrants qui arrivaient en France avec notamment l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne et d’avoir une vie meilleure. Cinq ans plus tard, la plupart sont loin, partis pour certains en Grande-Bretagne ou ailleurs en France. Mais d’autres sont restés à Calais.

Dans les locaux du Secours catholique, pas très loin du port, Abdullah se dépêche, dans quelques minutes l’accueil de jour pour les migrants sera ouvert. Cet Afghan de 25 ans est désormais un bénévole de l’association. Il a vécu dans la “jungle” de Calais. Après son démantèlement il est passé par le camp de Grande-Synthe. La galère a ensuite continué. “Je suis resté trois ans dans la rue. Je dormais dans les parcs, dans la gare, je dormais où je pouvais trouver une place pour passer la nuit. Je me réveillais le matin et rien n’avait changé, la même ville, les mêmes problèmes. La vie était très difficile pour moi, comme pour les gens que je connaissais”, explique-t-il. 

“Maintenant j’ai mon titre de séjour et je me sens calaisien, j’aime cette ville et je veux rester à Calais.”Abdullah, 25 ans

à franceinfo

Aujourd’hui, la vie d’Abdullah est totalement différente. Il a le statut de réfugié, vit dans un appartement à Calais et recherche même un travail. “Mon état d’esprit n’est plus le même qu’avant, dit-il. Je suis très heureux de ce qui m’arrive et j’espère le meilleur pour les autres personnes qui étaient dans la rue avant.” Robel, 29 ans, est lui aussi bénévole au Secours catholique. Cet ancien militaire erythréen a vécu deux mois dans la “jungle” de Calais puis ensuite dans la rue. Sa demande d’asile est en cours. Aujourd’hui, il s’active pour aider ceux dans le besoin.

“J’aime aider les gens, c’est ma passion parce que je sais ce que vivent ces migrants.”Robel, 29 ans

à franceinfo

Abdullah ressent lui aussi ce besoin d’aider et, d’ailleurs, il n’espère qu’une chose, que la situation des migrants aujourd’hui s’améliore. “Il se passe beaucoup de choses. Il y a des blessés, des morts, des gens qui deviennent fous. Il faut changer un certain nombre de choses à Calais pour les réfugiés et ne pas laisser les gens dormir dans la rue, notamment les familles et les enfants.” Selon le Secours catholique, environ 1 500 personnes exilées vivent aujourd’hui à Calais. À Calais, cinq ans après le démantèlement de la “jungle” – Reportage de Luc Chemla écouter

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