Et bien parlons ici un peu de critiques des médias qui nous donnent ces derniers jours à voir jusqu’à l’écœurement  l’un de leur travers, à savoir  le ressassement jusqu’à plus soif, pour moi en tout cas, un os à ronger à longueur d’antenne et de toutes les antennes et feuilles de choux.   

On n’échappe pas à deux évènements. La ballade interstellaire de  Mr Pesquet et la commémoration napoléonienne.  Pour ceux qui seraient passer à travers, je rappelle que mercredi 5 mai  marqua  le 200eme anniversaire de la mort de Napoléon Bonaparte à Sainte Hélène.

Quant à l’astronaute français, qui est parti pour passer 6 mois dans l’espace, on sait tout de sa vie confinée : les toilettes, les positions pour faire la sieste, les selfies.  Même ma petite fille de   6 ans sait ce que veut dire ISS, le sigle anglais pour  station spatiale internationale, Certes  et ceci explique peut-être cela, Pesquet est, semble-t-il, un bon client

                       « Barnum mémoriel »

Je ne lis pas tout, je n’entends pas tout loin de là mais je n’ai pas beaucoup entendu de questionnement  sur l’intérêt aujourd’hui de dépenser des fortunes pour envoyer des gugusses dans l’espace quand on a tant de problème  à régler hic et nunc, sur notre vieille terre si on veut lui donner et nous donner un avenir et ce n’est pas,  je pense peut-être à tord et par ignorance, en courant l’espace déjà bien encombré de milliers de satellites de toutes sortes qu’on va faire avancer le schmilblick. Bref ça m’énerve.

Quand au corse impérial ,  les derniers présidents des 5 républiques se sont prudemment tenus à l’écart de toute commémoration, même Sarkozy, c’est dire! Et  voici que le locataire de l’Élysée, adepte du en même temps, s’en empare sans se poser de question en commémorant aux Invalides la mort d’un empereur rétablisseur de l’esclavage,alors que quelques jours plus tard, i lva célébrer au Jardin du Luxembourg l’abolition de ce même esclavage. Ce que le politiste Olivier Le Cour Grandmaison qualifie de « barnum mémoriel » dans un texte de son blog sur Médiapart. Le politiste fait appel à Chateaubriand qui ne tenait pas plus que Le Cour Grandmaison, le corse en haute estime. Écoutez plutôt François René néanmoins vicomte de Chateaubriand : «  Une des choses qui a le plus contribué à rendre de son vivant Napoléon haïssable, était son penchant à tout ravaler (…). Il se complaisait dans l’humiliation de ce qu’il avait abattu ; il calomniait et blessait particulièrement ce qui avait osé lui résister. Son arrogance égalait son bonheur ; il croyait paraître d’autant plus grand qu’il abaissait les autres. »

KAK

Napoléon : «  Un grand homme dans le sens vulgaire du mot, pas un démocrate… »

Le Cour Grandmaison, fait ensuite appel à Clemenceau qui en rajoute une couche : «  Quand un homme d’État (…) ne comprend pas que la première condition du progrès, c’est la paix ; s’il formule une doctrine de guerre, c’est peut-être un grand homme dans le sens vulgaire du mot, ce n’est pas un démocrate. » Inutile sans doute de rappeler ici pourquoi on peut détester ce que représente encore, pour beaucoup, celui qui a détruit la république par son  coup d’état du 18 brumaire, qui  mit l’Europe à feu et à sang (les morts civiles et militaires liées aux guerres napoléoniennes se comptent entre 3,2 et 6,5 millions selon les calculs) et last  but not least qui rétablit donc l’esclavage en 1802, esclavage qui avait été aboli par la convention de 1794. Assez pour prendre de sérieuses distances avec ce personnage et qu’on ne vienne pas parler d’anachronisme , je ne comprends pas pourquoi on ne pourrait pas passer au crible de la critique contemporaine des faits qui certes se passe dans une autre époque et dans un autre contexte idéologique,  cela n’excuse rien. D’ailleurs les radicales critiques citées plus haut,  furent sont formulées par Chateaubriand et Clemenceau, que je sache, des  contemporains du personnage !!  

Jean-François Meekel

Texte destiné à la revue de presse du vendredi 7 mai sur RIG (90.1)

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