Le 2 juillet, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à la Flèche d’Or à Paris, pour célébrer en avance le soixantième anniversaire de l’indépendance algérienne, proclamée le 5 juillet 1962. Parmi elles, nous avons interrogé quatre jeunes femmes franco-algériennes sur leur rapport à la mémoire de cette période charnière, l’héritage qu’elles en gardent, l’importance de ces questions dans leur famille et dans leur vie.

« La génération franco-algérienne montante est prise en étau entre le discours nationaliste français, nostalgique de l’Algérie française, et le discours nationaliste algérien qui n’est pas parfois pas non plus très tolérant. La question est : Vont-ils réussir à s’émanciper de ce tiraillement permanent, pour accepter la bi-nationalité ? C’est un vrai défi, surtout à l’âge où on se construit ». L’historien Nedjib Sidi Moussa participait à la journée « Raconter l’Algérie », le 2 juillet.

Il résume ainsi l’un des questionnements qui peut traverser les jeunes franco-algériens, croisés en nombre à cette journée de conférences et de célébrations. L’audience et les organisatrices y étaient largement féminines, l’ambiance festive, les drapeaux algériens partout. 

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Donia, Lina, Nour, Manel partagent ces deux nationalités, une soif de connaître l’histoire de leur famille, de leur pays d’origine, et de les partager avec d’autres jeunes. Elles nous ont expliqué chacune comment la mémoire avait été transmise, ou non, dans leur famille, et ce que représentent encore pour elles en 2022 la guerre d’Algérie et son indépendance. 

  • Donia

Donia Ismail, 24 ans, est rédactrice en chef adjointe d’Arabia Vox, média indépendant qui ambitionne de porter les voix du monde arabe et de la diaspora. Elle a participé à l’organisation de la journée, avec sept autres jeunes femmes majoritairement franco-algériennes. 

« On avait envie de marquer le soixantième anniversaire de l’indépendance, et de rendre hommage à cette date-là. On avait aussi envie de discuter de littérature, de musique, de cinéma. Pour nous, ces thématiques parlent également de l’Algérie, d’une autre manière. 

On ne se sentait pas représentées par les événements, par les conversations médiatiques ou politiques qu’on a pu entendre lors de cette année-charnière. On a donc voulu lancer un événement qui mettrait en valeur tous nos projets, et parlerait aux Algériens d’autre chose. »

Donia raconte avoir organisé avec les autres cette journée pour s’opposer à un discours jugé insuffisant ou hostile sur cette période.

« Les commémorations politiques, pour moi, c’était de la poudre aux yeux. Nous sentions que nos récits de descendants algériens n’étaient pas mis en valeur. Moi par exemple, je ne me reconnais pas du tout dans les événements mis en avant par le gouvernement. 

Plus largement, avec les élections, on a retrouvé des discours nauséabonds de « Nostalgérie », de légitimation de la colonisation, de crime contre l’humanité. Par exemple, celui du député du Rassemblement National [José Gonzalez, doyen pied-noir de l’Assemblée Nationale, a déclaré le 28 juin que ce n’était pas à lui de juger si le groupe terroriste de l’OAS (Organisation de l’armée secrète) avait ou non commis des crimes en Algérie, et a nié ceux de l’armée française, NDLR]. Moi, en tant que petite-fille de résistant algérien, ça me hérisse le poil et ça me blesse.

On voulait donc discuter de ce qui s’était passé, mais aussi ouvrir sur l’Algérie d’aujourd’hui, parce qu’on ne voulait pas parler que de la guerre. »

La jeune femme rappelle l’importance de la date célébrée : le jour de la proclamation de l’indépendance, en 1962. 

« Le 5 juillet a été une fête, même s’il y a eu aussi des violences. Mais pendant un instant, c’était la fin de la colonisation, d’un crime contre l’humanité [Emmanuel Macron a qualifié ainsi la colonisation pour la première fois en 2017, NDLR].  

Les rares mots que j’ai pu arracher à mon grand-père, c’était par rapport à cette date. Il disait : « On était heureux, on était dehors, on était enfin libres ». C’est un trésor d’entendre ça. Ça a été le début d’un nouveau pays, avec encore beaucoup d’obstacles bien sûr ». 

« Notre rapport à cette histoire est un peu plus éloigné que les générations précédentes. On n’a pas vécu de plein fouet ces traumas, donc on a plus de recul. Je l’ai vécu à travers le silence de ma famille, mais ce n’est pas mon traumatisme, je peux en discuter, chercher, me réapproprier ces récits, partager. On se demande également : « Comment peut-on dépasser ces interrogations-là pour se questionner aussi sur qui est on est nous-mêmes ? » 

Globalement, je trouve qu’on ne parle toujours pas assez de ces pans de l’histoire. Il faut savoir d’où on vient pour pouvoir avancer. En tout cas, moi, j’ai senti ce vide à l’école, ou dans ma famille. C’est dommage, parce que c’est une part importante de notre identité. Et avoir une double identité, ça peut être très compliqué lorsqu’on ne connaît pas toute notre histoire. 

Ma mère est née pendant la guerre d’Algérie, donc c’est une histoire avec laquelle, indirectement, je vis en permanence, quand je suis avec elle, quand je suis avec mes oncles.… On en est des descendants. En plus, on habite en France, donc on a aussi une double relation à cette question. » 

(Re)voir : Le rapport Stora mettra-t-il fin au tabou de la guerre d’Algérie ?

C’est cette spécificité qui peut aussi la distinguer des Algériens de sa génération. 

« Je ne sais pas si j’ai un autre rapport à ces questions que les gens qui sont nés et vivent là bas. On peut retrouver le silence des deux côtés de la Méditerranée. Mais dans la quête de qui on est, c’est plus compliqué ici, parce que le programme est minuscule, l’éducation nationale joue un peu contre nous. Le fait d’avoir eu ce manque-là, ça m’a donné envie de faire des études de journalisme, de lire ou de lancer le podcast Allô 213 [podcast d’Arabia Vox qui propose de répondre à des questions chaque mois sur l’Algérie],… »

  • Lina

Lina Djoudi a 19 ans, et est étudiante à Sciences Po. Elle est venue spécialement de Marseille pour assister à la commémoration organisée par ses amies. La jeune fille est née en France, d’une mère qui a grandi dans la ville encore française de Duperré au nord de l’Algérie (devenue à l’indépendance Aïn Defla), et d’un père algérien installé dans l’Hexagone. Ils lui ont transmis sa double nationalité, et l’histoire de leur pays d’origine. 

« Venant d’une famille d’origine algérienne, pour moi, c’est très important de commémorer l’indépendance du pays. Quand j’étais plus jeune, si j’avais la chance de la passer en Algérie, c’était la fête toute la journée, les pétards, la commémoration sur toutes les chaînes nationales,… 

Ça a toujours été quelque chose d’important, même en France, d’au moins se remémorer entre nous l’anniversaire de cette date. Parce que ma famille aussi a été touchée par ça. Elle s’est engagée pour l’indépendance de l’Algérie.

Et aujourd’hui, avoir en France des événements qui correspondent plus aux jeunes, qui nous représentent mieux – surtout ceux sont issus de la diaspora, de cette bi-nationalité qui crée une identité un peu fracturée – ça me fait super plaisir ». 

Au-delà de la célébration historique, elle décrit les liens toujours vivaces entre cette période et des thématiques politiques actuelles. 

« Je considère qu’au-delà de cette date, c’est une histoire qui continue à nous impacter. Même si on pense que c’est l’époque de nos grands-parents ; soixante ans, ce n’est pas si vieux que ça. 

Ça continue à influencer énormément notre environnement. Moi, par exemple, je viens de Marseille, et souvent on s’en moque en disant « Marseille, c’est l’Algérie en France ». On forme l’une des plus grosses diasporas en France. Il y a aussi beaucoup de clichés, qui viennent de cette période. C’est important de nous éduquer, non seulement nous binationaux, mais aussi le reste des Français.

Pourtant, en histoire, au collège, au lycée, je n’en ai entendu parler que quelques fois. »

Lina explique qu’elle a toutefois pu aborder la question avec ses parents.

« On a toujours été très ouvert dans ma famille, voire trop comparé aux autres. Ma mère me parlait de certains membres de la famille, et je me disais « Oh, je vais aller lui poser des questions ! » . Elle me répondait : « Non. Nous, on le fait mais cette personne-là ne veut pas parler ».

J’ai quand même réussi à faire parler certains membres de ma famille, parce que j’avais la chance d’être la plus jeune. Quand une personne âgée, qui a vécu autant d’atrocités, se retrouve face à l’innocence d’un enfant ou d’une adolescente, elle peut se dire « Bon, je vais enfin me livrer»

Parfois, les parents n’ont pas parlé à leurs enfants. Beaucoup de personnes, qui ont été témoins directs de la guerre d’Algérie, en ont parlé plutôt à leurs petits-enfants. 

Et aujourd’hui, on se retrouve face à nos grands-parents, disparus ou à un âge avancé, et on se dit « Mais c’est pas possible, en fait, on peut pas rater ces témoignages ». C’est vraiment l’urgence du temps à laquelle on fait face. »

Elle place son espoir dans sa génération, capable pour elle de renouveler le traitement mémoriel de ces épisodes traumatisants. 

« Je pense clairement qu’il y a un effet générationnel, dans le nouveau type de projets qui naissent, que ce soit chez la jeunesse franco-algérienne, française ou algérienne. On a une volonté de changement. 

La question algérienne en France a beaucoup été manipulée par différentes classes politiques. Aujourd’hui, on a simplement envie de réorienter ça et de dire : avant d’être une question politique, c’est une question historique, une question humaine. Je pense que les initiatives, culturelles aussi, sont en train de changer la donne ».

On a vu beaucoup d’avancées sur la politique mémorielle en France durant le mandat d’Emmanuel Macron, comme la reconnaissance de l’assassinat d’Ali Boumendjel [avocat et militant algérien, torturé et tué par l’armée française en 1957, NDLR]. Mais je pense que ce n’est pas assez, et qu’il faudra du temps. Pas seulement au niveau de la présidence, mais aussi de la société

Ce tabou de la guerre d’Algérie est encore présent, même si nous en tant que jeunes sommes prêts à en parler. Mais la génération de nos parents a peut-être encore du mal à en discuter. Il faut que nous prenions des initiatives, pour faire avancer les choses, sur les deux rives. En Algérie comme en France, des projets naissent : la volonté générationnelle est réciproque. » 

  • Nour 

Nour aussi a 19 ans. Elle est née de parents algériens, arrivés en France dans les années 1990. Elle évoque la difficulté à aborder les questions historiques comme celle de la guerre d’indépendance, avec celles et ceux qui en ont connu les traumatismes. 

« J’ai posé des questions à ma mère, mais elle ne m’en parlait pas par elle-même. Dans ma famille, si je ne demandais pas, on n’en parlait pas. C’était dur, peut-être qu’il y avait une volonté de passer à autre chose, de ne pas partager ce genre de souffrances. 

Pourtant, ma mère a grandi dans le souvenir de la guerre. Par ces questions, j’ai appris que ma grand-mère était actrice de la période : elle a transporté des armes sous ses robes, elle se faisait passer pour Française pour éviter le couvre-feu, elle a été torturée,…


 

Mon père de son côté a été ensuite très engagé dans le hirak [mouvement d’opposition au régime algérien, lancé en 2019. Ses larges mobilisations populaires étaient investies par les jeunes pour demander une évolution du système politique et social, NDLR]. À cause de ça d’ailleurs, il ne voulait plus descendre en Algérie, parce que certains de ses amis ont été arrêtés. Tout ça, c’est un héritage, mais qui reste sous silence. Il faut vraiment creuser pour avoir des informations. » 

L’étudiante explique ne pas toujours savoir comment inclure cette histoire dans sa propre identité. 

« Ils me racontent une histoire et je l’intègre en moi. Mais c’est l’histoire qu’ils ont vécue, eux, moi je l’ai juste reçue en héritage. 

Je suis fière de dire que mes grand-parents ont fait ci ou ça. Mais moi, je n’y ai pas contribué. Notre contribution à nous peut se construire au présent et à l’avenir. Déjà, en se forgeant un esprit critique. On ne peut pas simplement prendre l’histoire de quelqu’un et se l’approprier. »

Elle lie ainsi ce legs à celui de ses proches en Algérie, comme ses cousins et cousines de la même génération.

« Pour moi, on est la relève. Il y a encore des problèmes donc c’est à nous de continuer, de s’y intéresser. Je pense au hirak, à la corruption, à la jeunesse qui veut partir… 

(Re)voir : Algérie : 3e anniversaire du Hirak [LeMémo]

Mais j’ai l’impression qu’en Algérie, ils se moqueraient peut-être, si je disais que moi aussi, j’ai cet héritage. Quand je vais là-bas, on me considère comme « l’immigrée ». On dit : « Attends, je vais t’apprendre ton histoire », plus que se demander : « Quel est ton point de vue ? ». Pour eux je ne suis pas dans l’histoire, c’est un peu frustrant. Tu te sens exclue des deux côtés. »

Un sentiment d’exclusion qui nourrit ses questionnements identitaires, membre d’une double culture et d’une génération qui a grandi après ces grands événements de l’histoire franco-algérienne. 

« Quand j’étais à l’école, on reprenait beaucoup ces références à l’Algérie, par exemple je gravais 213 [indicatif algérien, NDLR] sur les tables. Et c’est vrai qu’à un moment, on se demande « Mais c’est quoi tout ça, pourquoi, … »

C’est dur de se dire qu’on représente quelque chose pour lequel on n’a pas été acteur. Ça me tracassait un peu, je me demandais si j’étais légitime à être aussi fière. Du coup, je me suis vraiment intéressée à l’histoire de l’Algérie, à la littérature,… Et c’est là que j’ai compris qu’il ne suffisait pas de brandir un drapeau pour être algérien. » 

  • Manel

Manel Djadoun, 24 ans, vient de finir ses études en sociologie, où elle s’intéressait notamment à la mémoire historique algérienne. Elle est aussi secrétaire nationale de Red Jeunes, mouvement pour les jeunes d’inspiration communiste. 

Pour elle, les problématiques liées à la guerre et à l’indépendance algérienne restent largement d’actualité. 

« Comme beaucoup de Franco-algériens, je suis confrontée de fait à la question de la guerre et de l’indépendance, de la colonisation, de part ma place dans la société française. C’est une question qui m’obsède ou me hante depuis le collège. J’ai travaillé là-dessus au lycée, dans mes études supérieures,… 

Je pense que cette problématique de la mémoire est portée par notre génération, qui cherche aussi à comprendre : Pourquoi la colonisation a existé? Et elle est centrale dans nos vies familiales.

Comme toutes les questions historiques, quand elles ne sont pas complètement résolues, on a besoin de trouver des réponses. Et on voit très bien que la question de la guerre d’Algérie reste extrêmement d’actualité, notamment en France. Elle est toujours amenée dans le débat public.

Cette mémoire fait l’objet de discours politiques, donc il y a forcément une instrumentalisation de l’histoire. On a aussi eu des avancées, au fur et à mesure de l’avancement des travaux des historiens. Il reste toujours par exemple la question de l’ouverture totale des archives ou la reconnaissance des crimes coloniaux. 

(Re)voir : Guerre d’Algérie : l’accès aux archives, une demande récurrente des historiens algériens

C’est encore une histoire récente, pas totalement écrite, que ce soit du côté algérien ou français. Je pense que ce sont aussi des questions qui reviennent de plus en plus chez les jeunes en Algérie. Il y a ce besoin de reconnaissance mémorielle, aujourd’hui, qui est porté par notre génération.

Le fait de vivre le racisme en France nous pousse aussi à nous questionner sur les origines de ce racisme. Naturellement, on en vient aux questions colonialistes, de l’Algérie française.

Pour moi, la question du 17 octobre 1961 [massacre en répression d’une manifestation organisée par le FLN à Paris, NDLR] par exemple fait écho aux violences policières en France. Tout un tas de faits historiques, comme le rapport de la police aux jeunes des quartiers populaires ou la question du voile, trouvent leur racine dans l’histoire coloniale ».

(Re)voir : France-Algérie : 17 octobre 1961, le mas sacre des Algériens à Paris

D’après Manel, la différence entre son appréhension de cette période et celle de ses parents se situe notamment à un niveau critique vis-à-vis du nationalisme algérien. 

« On est une génération qui se pose peut être des questions différentes, par exemple sur le genre et la guerre. Je pense qu’il y a aussi une question de géographie : mes parents ont grandi en Algérie, moi en France. On n’a pas le même rapport à ces questions-là, et ils ne comprennent pas forcément les contradictions auxquels on est confronté en tant que Franco-algérien en France. 

Mes parents ont été dans une glorification de cette guerre. Moi, je vais être dans un rapport plus critique vis-à-vis du discours officiel, que ce soit en France ou en Algérie. 

Quand on a grandi en France, on peut essayer de démystifier le discours nationaliste, par exemple sur la glorification du FLN.. On veut faire la lumière sur tous les épisodes, ça fait partie de ces quêtes mémorielles, à la recherche de la vérité historique. 

En Algérie, le régime en place instrumentalise la guerre pour justifier sa présence et asseoir son pouvoir, au nom de l’histoire du FLN. Nous ici, on lutte davantage sur les questions d’antiracisme et d’anticolonialisme. »

 Maya Elboudrari

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