Sans-abri en Gironde : une pétition réclame le déclenchement du plan grand froid
Distribution de bons repas et de cadeaux, le 25 décembre, par la Maraude du Cœur, qui fait partie des signataires. © Crédit photo : Archives Fabien Cottereau/ « Sud Ouest » Par Gwenaël Badets – g.badets@sudouest.fr


Les prévisions météorologiques annonçant plusieurs jours de températures négatives, treize collectifs ont adressé une pétition à la préfecture de la Gironde. Laquelle indique que des places ont été ouvertes

Combien sont-ils à dormir dehors ? À Bordeaux, on le saura enfin vendredi, au lendemain de la Nuit de la solidarité, une opération de recensement des sans-logis organisée conjointement par la mairie et l’Insee. On sait déjà qu’ils sont nombreux. Trop, en tout cas, pour être tous placés à l’abri du froid.

« C’est chaque année la même chose, regrette Valentin Tellier. Été comme hiver, les hébergements d’urgence sont constamment pleins. » Il est le coordinateur d’une pétition adressée lundi par treize collectifs à la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio : « Nous vous demandons le déclenchement sans plus attendre du plan grand froid, afin de permettre la mise à disposition des moyens afférents », réclame le texte.

Cette lettre s’adresse aussi au maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, lui demandant « d’anticiper ce plan pour que les places d’urgence et l’accompagnement social qu’elles nécessitent puissent être opérationnels le plus vite possible ».

« Bordeaux a déjà été endeuillée de deux décès insupportables cet hiver, et nous craignons qu’ils ne soient pas les derniers »

Au cœur des préoccupations des signataires : la rigueur des températures, « qui oscilleront probablement entre -5 et -2 au moins de jeudi à dimanche. Depuis plusieurs jours, nous constatons sur le terrain l’impact de la vague de froid de ce début d’année sur les personnes précaires qui dorment dans nos rues, et souhaitons alerter sur l’urgence de la situation. » Et de rappeler que « Bordeaux a déjà été endeuillée de deux décès insupportables cet hiver, et nous craignons qu’ils ne soient pas les derniers ».

Les pétitionnaires regrettent en outre « la suppression de 61 places d’hébergement par rapport à l’année dernière ». Et ajoute que « l’État engage sa responsabilité dans la situation de santé des femmes, hommes et enfants qui subissent cet amer constat ».

« Veille saisonnière »

Du côté de la préfecture, on indique, dans un communiqué publié ce mardi soir que « le niveau des températures connu ces jours-ci en Gironde, bien que ne justifiant pas le déclenchement du plan grand froid, constitue une période particulièrement délicate pour les personnes en situation de rue ».

Les services de l’État ajoutent que désormais, ils n’attendent plus que les seuils définis par Météo-France soient atteints pour que des dispositifs soient ajustés en fonction de la situation. Et qu’« une veille saisonnière a été activée depuis novembre » : « Ce sont plus de 210 places qui ont été ouvertes depuis le début de l’hiver sur le département, dont près de 170 sur la métropole de Bordeaux. »

On précise également que les « 61 places » manquantes n’ont pas été supprimées mais font suite à la fermeture de la salle Jean-Dupas, gérée par Emmaüs, visé par une enquête. Mais que, malgré tout, « on n’est pas à saturation ». De fait les chiffres publiés sur le site de la préfecture font état d’un taux d’occupation de 97,8 %.

Une capacité en trompe-l’œil, estime Valentin Tellier : « Les places disponibles ne sont pas forcément là où sont les besoins. Et les places pour les personnes en couple ou avec des animaux sont encore trop rares. »

Les signataires

Les Gratuits-Gironde solidarité, La Cloche, Précœurité, Graines de solidarité, La Maraude du cœur, Les Robins de la rue, Les Pirates de l’espoir, La Piraterie, Toutes à l’abri, Diamants des cités, Un petit bagage d’amour Bordeaux, Tripotes et mascagne, Imagine demain.

Images liées:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.