Le député RN José Gonzalez qui s’était fait remarquer à l’ouverture de la législature par ses propos nostalgiques de l’Algérie française et négationnistes des crimes de l’OAS a été élu vice-président du groupe d’amitié France-Algérie. Que les membres de ce groupe qui ne voudraient pas que le mot d’amitié perde tout son sens qualifient clairement l’OAS et reviennent sur cette désignation.

Histoire coloniale et postcoloniale

Histoire coloniale et postcoloniale

Site proposant un vaste corpus de référence de documents, études, réflexions et ressources sur l’histoire coloniale de la France (première et seconde colonisation), ainsi que sur ses traces dans la société française postcoloniale d’aujourd’hui.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

José Gonzalez, député d’extrême droite appartenant au Rassemblement National (RN) présidé par Marine Le Pen, et qui s’était fait remarquer à l’ouverture de la législature par ses propos nostalgiques de l’Algérie française et négationnistes des crimes de l’OAS, a été nommé le 30 décembre 2022 comme vice-président du groupe d’amitié France Algérie !

Né à Oran, où il a vécu jusqu’à 19 ans, il a quitté l’Algérie après les Accords d’Evian puis s’est engagé dans les années 1970 au Front nationa de Jean-Marie Le Pen dès la création de ce parti. A Marseille, il y a retrouvé plusieurs anciens responsables de l’organisation terroriste et criminelle de l’OAS, dont l’un de ses fondateurs, Jean-Jacques Susini.

José Gonzalez n’a jamais caché sa nostalgie pour l’Algérie Française. « J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis », a-t-il déclaré en ouvrant au titre de doyen d’âge la seizième législature de l’Assemblée nationale, s’interrompant même pour essuyer une larme. Puis, dans les déclarations qu’il a faites après être sorti de l’hémicycle, il a affirmé que la France n’est responsable d’aucun crime en Algérie et qu’Emmanuel Macron a commis une grave erreur en qualifiant la colonisation de crime contre l’humanité.

Interrogé sur l’OAS, il a affirmé ne rien savoir des crimes commis par cette organisation qui est responsable de 2 700 morts, la plupart Algériens, dans des attentats commis en Algérie et en France. L’OAS est entrée en guerre contre les institutions de la République française, a tué délibérément des militaires français qu’elle considérait comme des « soldats d’une puissance ennemie », ainsi que des fonctionnaires français et des Européens d’Algérie favorables à la fin de la colonisation française. Son combat jusqu’au-boutiste pour le maintien de l’Algérie française caractérisé par la politique de la « terre brûlée » a gravement nui à l’Algérie indépendante et a fait le malheur des Européens d’Algérie qui ne l’approuvaient pas mais dont certains en ont subi les conséquences au moment de l’indépendance, lors de violences et de massacres que rien ne justifie.

Comment l’Assemblée nationale a-t-elle pu désigner à cette fonction un tel parlementaire ?

Nous nous adressons aux autres député(e)s membres de ce groupe, s’il ne veulent pas que le mot « groupe d’amitié » perde tous son sens, afin qu’ils adoptent une qualification claire du caractère terroriste et criminel de l’OAS et qu’ils reviennent sur cette désignation scandaleuse.

histoirecoloniale.net


Composition du groupe d’amitié France-Algérie au 31 décembre 2022 – 16ème législature – de l’Assemblée nationale, sur son site

Source
Le groupe d’amitié France-Algérie compte 66 membres au 31/12/2022 :

1 présidente (Renaissance : Fadila Khattabi)

9 vice-présidents :
– 2 Renaissance (Belkhir Belhaddad et Mounir Belhamiti)
– 2 Gauche démocrate et républicaine – NUPES (Soumya Bourouaha et Stéphane Peu)
– 1 LFI – NUPES (Léo Walter)
– 1 Socialistes et apparentés – NUPES (Jérôme Guedj)
– 1 Écologiste – NUPES (Sabrina Sebaihi)
– 1 MoDem et Indépendants (Emmanuel Mandon)
– 1 RN (José Gonzalez)

56 autres membres :
– 24 Renaissance (Damien Abad, Sabrina Agresti-Roubache, David Amiel, Fanta Berete, Aurore Bergé, Émilie Chandler, Dominique Da Silva, Thomas Gassilloud, Guillaume Gouffier Valente, Nadia Hai, Laurence Heydel Grillere, Sandrine Le Feur, Bastien Marchive, Didier Martin, Paul Midy, Michèle Peyron, Robin Reda, Cécile Rilhac, Jean-François Rousset, Thomas Rudigoz, Freddy Sertin, Violette Spillebout, Huguette Tiegna, Jean-Marc Zulesi)
– 2 Gauche démocrate et républicaine – NUPES (Pierre Dharréville et Elsa Faucillon)
– 5 LFI – NUPES (Farida Amrani, Elise Leboucher, François Piquemal, Ersilia Soudais, Paul Vannier)
– 3 Socialistes et apparentés – NUPES (Philippe Brun, Fatiha Keloua Hachi, Isabelle Santiago, )
– 7 Écologistes – NUPES (Farida Amrani, Cyrielle Chatelain, Charles Fournier, Hubert Julien-Laferrière, Benjamin Lucas, Eva Sas, Aurélien Taché)
– 4 MoDem et Indépendants (Christophe Blanchet, Mohamed Laqhila, Florence Lasserre, Richard Ramos)
– 2 RN (Géraldine Grangier, Bryan Masson)
– 8 Les Républicains (Ian Boucard, Dino Cinieri, Michel Herbillon, Marc Le Fur, Olivier Marleix, Jérôme Nury, Vincent Seitlinger, Pierre Vatin)
– 1 Non inscrite (Emmanuelle Ménard)

Les Républicains n’ont pas de vice-présidence. La non-inscrite est Madame Ménard, députée de Béziers et épouse du maire de Béziers.

Images liées:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.