Organisée par l’association culturelle Trésor d’Iran et La Maison Persane
Avant la projection, Daphnélia Mortazavi et Fardin Mortazavi, dans une mise en scène de Christian Rémer, proposent leur spectacle BEYNÂBEN (entre-êtres), performance poétique et musicale sur le thème de l’exil, un voyage entre Orient et Occident.
Tarif unique!: 10 euros
Prévente des places au cinéma, à partir du Dimanche 6 Novembre
(Le film est programmé du 16 Novembre au 6 Décembre)

JUSTE UNE NUIT

Ali ASGARI – Iran 2022 1h26mn VOSTF – avec Sadaf Asgari, Ghazal Shojaei, Babak Karimi, Amirezza Ranjbaran… Scénario d’Ali Asgari et Alireza Khatami.

Du 16/11/22 au 06/12/22

JUSTE UNE NUIT

Fereshteh, une jeune étudiante, vit seule avec son bébé dans un petit appartement à Téhéran. Ses parents – qui ne se savent pas qu’ils sont grands-parents ! – lui téléphonent et s’invitent à dormir chez elle afin de visiter une cousine.
Paniquée, la jeune femme va parcourir la ville de long en large pour trouver quelqu’un chez qui laisser son enfant pour la nuit, et garder le secret de sa maternité. Mais l’anonymat de la capitale, qui protégeait la jeune femme de cette inavouable naissance, se retourne contre elle : pas de solidarité, chacun essaie de s’en sortir de son côté, accablé par la crise financière, les conditions de logements précaires, les injonctions sociales et les lois d’un gouvernement archaïque et cruel. Ses voisins se défilent, le père de l’enfant ne peut rien pour elle, les institutions menacent. Seule son amie de l’université qui lui reste fidèle et l’enfant quelle serre très fort dans ses bras lui donnent le courage de se confronter à la suspicion de mauvaise fille qui la condamne à l’errance.

La caméra subjective nous plonge dans la peau de Fereshteh, nous sommes ses yeux, son souffle, ses peurs et ses espoirs. Le rythme est nerveux, les situations tendues, le dénouement imprévisible. Juste une nuit, c’est parfois le temps qu’il faut pour prendre une décision.
Le périple nocturne de Fereshteh se caractérise par un déplacement concentrique, qui épuise toutes les solutions pour n’en retenir qu’une seule. Dans sa situation, pouvoir aimer son enfant en paix, c’est avoir la force de casser les cercles vicieux de la honte et de la culpabilité. Cette pugnacité dans la lutte, c’est le résultat d’une vie humiliée pour le simple fait d’être née femme, et c’est la situation d’une jeunesse féminine iranienne fatiguée des injonctions autoritaires du patriarcat : le film reflète ainsi une actualité politique qui nous annonce que la révolution sera féminine ou ne sera pas – et nous prouve une nouvelle fois que la vitalité du cinéma iranien est aussi bien formelle que sociale et politique.

Ali Asgari porte l’étendard d’un cinéma libre et lucide, et ce qui le couronne à nos yeux pourrait bien le condamner dans son pays, comme sont condamnés ses illustres collègues Jafar Panahi, Mohammad Rasoulof et Mostafa Al Ahmad, actuellement emprisonnés pour le simple fait d’être des témoins de leur temps. Alors ne laissez pas passer Juste une nuit, ne laissez pas passer Aucun ours, ne laissez pas passer ces films qui démontrent que le cinéma est essentiel.

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