Par Valérie Crova et Éric Audra

Reportage | Avec l’arrivée des talibans, les filles sont désormais privées de collège ou de lycée. Nos envoyés spéciaux ont pu se rendre dans une école clandestine, ouverte dans l’anonymat dans un quartier de Kaboul, malgré les risques encourus.

École clandestine pour filles à l'ouest de Kaboul, en Afghanistan, le 12 février 2022.
École clandestine pour filles à l’ouest de Kaboul, en Afghanistan, le 12 février 2022.• Crédits : Éric AudraRadio France

Depuis qu’ils sont revenus au pouvoir, les talibans n’autorisent pas les filles à aller au collège et au lycée. Seules les écoles primaires sont ouvertes. Les garçons eux ont pu reprendre le chemin des écoles secondaires dès septembre. Des écoles clandestines ont vu le jour pour permettre aux jeunes filles de suivre malgré tout leur scolarité. Reportage de nos envoyés spéciaux à Kaboul.

École clandestine pour filles à l'ouest de Kaboul (Afghanistan). Après la 6e, l'éducation est réservée aux garçons.
École clandestine pour filles à l’ouest de Kaboul (Afghanistan). Après la 6e, l’éducation est réservée aux garçons.• Crédits : Eric AudraRadio France

C’est dans une modeste maison située sur les hauteurs de Kaboul qu’une classe se tient quatre fois par jour dans une pièce en contrebas, à l’abri des regards. Ces jeunes Afghanes ont entre 14 et 20 ans. Elles suivent des cours d’anglais dispensés par Leila. “L’anglais est très important. On a besoin d’étudier l’anglais. C’est pourquoi on a fait ce centre, explique l’enseignante. Toutes les filles veulent aller étudier dans un autre pays et si on veut aller à l’université, on doit connaître cette langue.”

Mohadessa a 17 ans, et comme toutes les filles de son âge, elle a des rêves : “Étant donné que les talibans n’autorisent pas les filles à aller à l’école, je viens ici poursuivre mon éducation. C’est très important pour moi car je veux devenir médecin. Mon ambition est d’aller à l’université.

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Pour la propriétaire de la maison, les jeunes filles de son pays ne peuvent pas rester sans avenir. Elle connaît les risques auxquels elle s’expose en accueillant des cours chez elle. “Ici, on enseigne l’anglais et les mathématiques explique la jeune femme. Si les talibans étaient au courant, ils pourraient peut-être nous dire quelque chose. Je prends le risque, et nous continuerons d’enseigner car ces filles ont besoin d’éducation.”

Les jeunes filles pendant le cours d'anglais
Les jeunes filles pendant le cours d’anglais• Crédits : Eric AudraRadio France

Les talibans semblent pour le moment tolérer ces écoles clandestines. Les fondamentalistes répètent que l’interdiction de l’enseignement secondaire est provisoire pour les filles. Ils ont promis que les écoles allaient rouvrir d’ici fin mars, mais dans un cadre islamique conforme aux exigences.

Avec la collaboration de Sébastien Lopoukhine

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