Par Bastien Souperbie – b.souperbie@sudouest.fr
Jean Bizet, directeur d’Agen Habitat, office HLM de la ville, répond aux critiques parfois violentes adressées au bailleur concernant la mise à disposition de 11 appartements au bénéfice des réfugiés ukrainiens

Jean Bizet est directeur d’Agen Habitat. © Crédit photo : BS

En conseil municipal d’Agen, ce lundi 14 mars, a été détaillé le dispositif d’accueil des réfugiés ukrainiens chassés par la guerre. Dans celui-ci, sur les 330 logements recensés dans le département, 11 appartements ont été mis à disposition par Agen Habitat suscitant de nombreuses critiques, parfois virulentes, sur les réseaux sociaux. Joint par nos soins, Jean Bizet y répond sans détour.

Sur les réseaux sociaux, Agen Habitat est violemment attaqué. Certains avancent l’idée que les Ukrainiens obtiennent des logements au détriment de locaux qui les attendent depuis des lustres. Vrai ?

Cette polémique est idiote… Avant de rentrer dans le détail et démonter ces assertions, il y a au départ une volonté politique assumée. Quelques jours après l’invasion de l’Ukraine par les Russes, le maire Jean Dionis m’a appelé afin de préparer une offre de logements à destination des Ukrainiens. Cela cadre avec la mission de bailleur social qui est la nôtre. Le social ce n’est pas le social franco-français. Nous accueillons les Ukrainiens de la même façon que nous avons accueilli les Syriens, les Afghans, les femmes victimes de violence, etc. Maintenant, nous accuser de faire du tri dans la misère, encore une fois, c’est idiot.

Pourquoi ?

Bien sûr que nous avons une liste d’attente de gens qui attendent un logement. Bien sûr que nous avons des appartements disponibles. Cela peut apparaître contradictoire, mais dans la vraie vie ce n’est pas aussi simple. Il y a une inadéquation entre l’offre et la demande.

Aujourd’hui, que veulent les gens qui nous contactent ? Une demande sur trois exclut d’habiter dans les cités par exemple. Il y a ceux qui demandent un logement individuel, ceux qui demandent d’habiter en centre-ville. On a des gens qui émettent des choix très restrictifs : une maison avec jardin au Passage… Cela limite les opportunités. Ce n’est pas moins de six mois d’attente. Et puis, il y a d’autres critères qui rentrent en ligne de compte : la composition familiale, les ressources, le prix des loyers etc. Ainsi, au dernier trimestre, sur 560 nouvelles demandes, 176 ont pu être traitées. Si bien que nous avons de manière résiduelle et incompressible entre 3 et 4 % de taux de vacances (ce qui correspond à une moyenne nationale) sur notre parc qui compte 3 000 logements. Nous y avons trouvé les 11 appartements à destination des Ukrainiens. Soit des T4 qui se situent au 3e et au 4e étage dans les cités de Rodrigues et de Montanou pour lesquelles il n’y a pas de demande. Je rajoute que le Lot-et-Garonne n’est pas une zone tendue en matière d’ attribution de logements sociaux.

Les familles ukrainiennes sont-elles déjà là ?

Non. Nous les attendons. Il y a toute une mécanique à mettre en place. Nous concernant afin que ces familles soient dignement logées, nous allons investir au total 50 000 euros dans ces appartements. Ce que nous aurions fait quoi qu’il arrive dois-je préciser… Ensuite comme nous proposons des logements bruts non meublés, il y a un travail municipal, mené par Baya Kherkhach, en partenariat avec le CCAS pour meubler ces logements.

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