Sans aucune nationalité depuis sa naissance, Charlène Cazenave, française née au Cameroun, se battait depuis des années pour être reconnue française. Le tribunal judiciaire de Bordeaux lui a donné raison le 15 juin dernier.

C’est la fin d’un périple judiciaire et administratif pour Charlène Cazenave, 30 ans. Le 15 juin dernier, elle s’est vu reconnaître la nationalité française par le tribunal judiciaire de Bordeaux. Une annonce faite par l’association Alda, basée au Pays basque, à l’origine de rassemblements de soutien.

Situation kafkaïenne

Née au Cameroun, Charlène Cazenave arrive en France à l’âge de 5 ans, à Bayonne, d’où sont originaires ses parents, de nationalité française. Comme l’indique l’article 18 du code civil, elle aurait dû obtenir la reconnaissance de sa nationalité française par filiation.

Mais suite à des erreurs dans son acte de naissance délivré par les autorités camerounaises, les autorités françaises lui refusent la délivrance de papiers. Sans nationalité et donc sans papiers d’identité, Charlène Cazenave ne pouvait pas passer le permis de conduire, louer un appartement, voyager à l’étranger, ni se marier ou se pacser. Après un bac+5 en marketing, elle souhaitait se lancer comme conseillère en image.

Charlène Cazenave habite désormais à Bordeaux (VB/Rue89 Bordeaux)

Charlène Cazenave est alors plongée au cœur d’une situation kafkaïenne. En 2017, elle obtient auprès du Tribunal de grande instance de Bayonne l’établissement d’un acte de reconnaissance modificatif, lui permettant d’adresser une nouvelle demande de certificat de nationalité française. La suite se déroule à Bordeaux, où vit actuellement Charlène Cazenave.

« Forme de colère »

Le Tribunal judiciaire demande que des vérifications soient faites avant de délivrer le certificat de nationalité. Le Consulat du Cameroun à Paris tarde à authentifier le document. Le parquet de Bordeaux renvoie l’audience de nombreuses fois.

Des rassemblements de soutien sont organisés à Bordeaux et à Bayonne. Jusqu’au 15 juin, où le Tribunal judiciaire finit par reconnaître sa nationalité française par filiation. Un « soulagement » pour la jeune femme :

« Ces années de combat ont été très dures psychologiquement parlant. Quand j’ai appris la décision du tribunal, j’étais tremblante et traversée par plein d’émotions… La joie, bien sûr, mais aussi une certaine forme de colère. »

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