A la veille de la sortie du N° 81 du trimestriel Ancrage, nous avons fêté samedi notre 20eme anniversaire avec nos ami-e-s à Sainte Livrade au très accueillant cinéma Utopie.

 Nous avions choisi un peu à contre sujet par rapport à nos thèmes de prédilection, les métissages, la mémoire, les migrations contemporaines… mais pas à contre temps par rapport à l’actualité, de traiter de la difficulté aujourd’hui , sans doute plus qu’hier, d’exercer le métier de journaliste. Les menaces diverses et variées sur cette profession vont de pair avec un affaiblissent de la démocratie .La projection du documentaire “Le système B,” B comme Bolloré réalisé par les équipes de reporter sans frontière et donnant la parole aux nombreux journalistes qui ont eu à souffrir de multiples attaques du millionnaire breton, procédure bâillon, intimidation, censure, est une insupportable illustration de la prise de pouvoir de l’argent sur l’information.

Ce film, diffusé à un moment crucial, alors que Vincent Bolloré vient d’accroître encore un peu plus son empire médiatique en lançant une OPA sur le groupe Lagardère, est un signal d’alarme. Une telle concentration de médias dans les mains d’un homme d’affaires qui a une vision purement utilitaire de l’information, une conception du journalisme fondée sur la servilité, et qui attaque systématiquement les journalistes qui enquêtent sur ses affaires représente une menace évidente pour le débat démocratique. Il est urgent d’instaurer de nouveaux garde-fous. C’est dans cet esprit que RSF propose une série de recommandations.” Christophe Deloire, secrétaire général de RSF

L’information qui s’apparente de plus en plus à de la manipulation comme le démontre l’autre film que nous avions programmé, Donbass de Sergei Loznitsa , à propos de la guerre de 2014 , un conflit qui fut aussi une guerre de communication. Dans une fiction aux accents feliniens, documentée à partir de faits réels, il décrit la corruption et la violence de cette guerre opposait les Ukrainiens aux séparatistes pro russes secondés par l’armée russe. Fiction mal reçue à sa sortie mais qui aujourd’hui, au regard des derniers événements prend tout son sens.

Que soit remerciés ici les intervenants qui nous ont apporté et leur expérience et leur lumière, Hugues Lepaige, confrère belge qui a longtemps traité de la politique française et italienne pour la RTBF, Lyad Kallas, journaliste syrien basé à Bordeaux depuis une douzaine d’année et Manar Rachwani, confrère syrien exilé en France depuis 2021 et accueilli par la Maison des journalistes à Paris. Et merci à toux ceux qui ont pris part au débat sans oublier la précieuse expertise d’Alexandre de l’utopie. Bien-sûr, nous n’avons pas eu le temps d’évoquer toutes les journalistes assassiné-e-s en Palestine, à Malte, en Ukraine, au Brésil ou emprisoné-e-s au Maroc, en Afrique, etc… JFM

Toutes les photos sont signées Joël Combres

Lyad Kallas et Manar Rachwani

Cette fête fut aussi l’occasion d’exposer une sélection de photos représentative d’une partie du travail des rédacteurs de la revue, qui couvrent essentiellement les dix premières années.

Images liées:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.