Depuis vendredi, les frappes israéliennes ont repris à Gaza après l’échec des négociations pour prolonger la trêve avec le Hamas. Alors qu’une centaine d’otages sont encore détenus et que les morts palestiniens se comptent par dizaines de milliers, comment mettre fin au conflit ?

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Reprise des bombardements israéliens dimanche 3 décembre ©AFP – Jack Guez

La reprise des combats entre le Hamas et l’armée israélienne

Charles Enderlin rapporte depuis Jérusalem les dernières informations des combats entre le Hamas et l’armée israélienne. Si les combats se poursuivent dans le Nord et dans le Sud de la bande de Gaza, il souligne toutefois le manque d’information fournie par l’armée israélienne.

Le journaliste revient sur la montée des tensions au sein de la bande de Gaza et en Cisjordanie. En effet, le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahou s’est accompagné d’une intensification de la colonisation en Cisjordanie, soutenue par l’armée israélienne : “dès l’arrivée de ce gouvernement, on savait que tôt ou tard, il allait se passer quelque chose, les Palestiniens n’allaient pas accepter la politique annexioniste de ce gouvernement. J’avoue que j’étais toutefois persuadé que ça allait arriver en Cisjordanie. D’ailleurs, Salah Haruri, un commandant du Hamas avait parlé de Cisjordanie et pas de Gaza.”

Comment décrire les atrocités qui se déroulent au Proche Orient ?

“Je crains que nous soyons à un point de non-retour. J’espère quand même que nous arriverons à renverser cette situation en quelque chose d’humain. Je pense ainsi au plan de la justice pour les Palestiniens et au plan de la sécurité pour les Israéliens qui ont vécu un choc épouvantable, dont nous avons maintenant tous les éléments et qui sont effectivement terrifiants. Je ne peux que constater l’ampleur du carnage à Gaza et maintenant en Cisjordanie où il y a déjà plus de 130 morts, me dit-on ce matin, depuis Ramallah”, regrette Dominique Eddé. Elle témoigne également de la difficulté à définir les termes de ces violences, tout comme elle se refuse d’employer le terme de guerre pour décrire les dynamiques en cours : “la disproportion est telle que nous ne pouvons pas parler d’une guerre entre une armée toute puissante soutenue par les États-Unis et un groupe d’hommes armés qui s’appelle le Hamas pour l’instant, mais qui n’est pas voué à exister éternellement. Et donc il n’est pas question d’une guerre, il est question, là maintenant, d’une opération de vengeance et de représailles avec un projet politique qui s’avère de plus en plus clair et qui est celui de l’annexion des territoires occupés”.

Selon Charles Enderlin, on ne peut parler de résistance pour qualifier l’action du Hamas : “le mouvement de résistance, même lorsqu’il utilise le terrorisme, est un mode de combat, illégitime et immoral, mais qui est omniprésent au Proche-Orient. La résistance, ce n’est pas le viol, le massacre, le kidnapping de vieillards, de bébés, de personnes atteintes d’Alzheimer. Le cheikh Yassine, le fondateur de ce mouvement, considérait et expliquait que l’Israël devrait disparaître en 2027. Les théologistes du Hamas, maintenant, ces jours-ci, sur les sites de l’organisation, expliquent que le moment de la disparition d’Israël, c’est maintenant”.

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