2 :La fracture épidémique

J’ai voulu vous proposer un sujet un peu léger en ces temps où les catastrophes se suivent et se ressemblent, mais rien , pas la moindre histoire anecdotique à se mettre sous la dent , pardon la plume. Alors voilà, poursuivons dans le lourd avec  étude qui vient apporter des éléments chiffrés à ce que l’on subodorait : à savoir que cette pandémie de covid 19 frappait là où la souffrance sociale était déjà présente, chez les plus pauvres en clair..

Le terrain d’étude de cette équipe qui comprenait un urbaniste, un géographe, un cartographe et un pneumologue  englobe la métropole du Grand Paris, soit la capitale , la Seine-Saint-Denis, Le Val  de Marne les Hauts-de-Seine et une partie de l’Essonne et du Val d’Oise. L’enquête porte sur la mortalité liée a covid 19 de janvier à juin ; sans surprise, c’est en Seine-Saint-Denis que les taux de surmortalité s’envolent. Dans certaines communes du 93, elle croît de 50 à 80% mais le chiffre tombe à 30% dans la ville résidentielle de Raincy.

                                   Forte cohabitation intergénérationnelle 

Les zones les plus touchées ont une double caractéristique, dit le quotidien du soir, leurs  habitants ont les niveaux de revenus les plus bas et vivent dans les logements les plus exigus de la métropole. Ce sont les personnes les plus âgés qui ont payé le plus lourd tribut à la pandémie : les plus de 65 ans  représentent de 75% à 90% des décès. Guy Burgel, l’un des auteurs de l’étude, dit ceci : « Je suis pratiquement sûr que dans les quartiers défavorisés, les chaînes de contagion passent par les actifs qui rapportent le virus dans la cellule familiale et contaminent dans des logements exigus leurs ainés en raison d’une forte cohabitation intergénérationnelle »

Le pneumologue  met l’accent sur la difficulté d’accès aux soins dans ces départements mal équipés, avec de longs délais pour rejoindre des hôpitaux parisiens. « Quelle est la perte de chance liée au retard de pris en charge en réanimation ? demande-t-il.

Enfin les chercheurs  tordent le coup à une idée en vogue : la ville dense n’est pas plus mortifère en soi. « On ne peut pas dire qu’on a plus de chance de mourir du covid  à paris qu’en creuse ! Le risque de la grande ville existe pour les précaires . Il n’existe pas pour ceux qui ont les moyens  de respecter la distanciation sociale »  CQFD

                            Jean-François Meekel    

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