Par Thomas Dusseau
Publié le 13/09/2021 à 11h23
Mis à jour le 13/09/2021 à 13h15

Située quai Louis-XVIII, la sculpture à l’effigie de Modeste Testas, esclave africaine passée par Bordeaux au XVIIIe siècle, a été à moitié recouverte de peinture blanche. La mairie va porter plainte

Mauvaise surprise ce lundi matin pour les Bordelaises et Bordelais qui empruntent le quai Louis-XVIII à Bordeaux : la statue à l’effigie de Modeste Testas a été à moitié recouverte de blanc. La peinture recouvre également les pavés situés autour de la sculpture ainsi qu’une partie de la plaque explicative qui évoque l’histoire de Marthe Adelaïde Modeste Testas, achetée comme esclave par deux frères bordelais à la fin du XVIIIe siècle avant d’être déportée à Saint-Domingue.

Très vite informé, le conseiller municipal en charge du patrimoine et de la mémoire Stéphane Gomot ne cache pas sa tristesse et sa colère. « C’est un acte raciste qui consiste à repeindre en blanc le visage d’une femme noire et atteint un nouvel extrême. C’est d’une très grande violence, c’est un déni total de la souffrance des personnes esclaves qui ont été déportées et une insulte à leur mémoire. C’est l’une des expressions les plus violentes en termes de négationnisme », réagit-il, voyant également dans cette dégradation un « acte misogyne » et une « atteinte à une œuvre ».

« C’est un acte raciste qui consiste à repeindre en blanc le visage d’une femme noire »

Réalisée par le sculpteur haïtien Wooldy Caymitte, dit Filipo, cette statue en bronze de 1,70 mètre située au bord de la Garonne avait été inaugurée le 10 mai 2019 à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.

La mairie va déposer plainte

Le conseiller municipal en charge du patrimoine et de la mémoire annonce que la mairie va porter plainte et se constituer partie civile. « Les auteurs de cet acte doivent non seulement être condamnés mais devront aussi le réparer », poursuit Stéphane Gomot.

L’association Mémoires et partages annonce également son intention de déposer une plainte.

Cette dégradation à la peinture blanche rappelle le récent acte de vandalisme mené contre le passage piéton LGBTQI + du quartier Saint-Genès, à la suite duquel la mairie avait également saisi la justice.

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