Lecture 1 min

AccueilArchivesNécrologie

Massacre d’Oradour-sur-Glane : Robert Hébras, le dernier rescapé, est décédé à l’âge de 97 ans

Robert Hébras, photographié ici en 2011, est l’une de six personnes à avoir survécu au massacre. © Crédit photo : Archives DAVID Thierry

Par SudOuest.fr avec AFP
Publié le 11/02/2023 à 11h34
Mis à jour le 11/02/2023 à 11h55 Le 10 juin 1944, 643 personnes ont péri sous les armes des soldats SS de l’armée nazie lors du massacre du village d’Oradour, près de Limoges. Robert Hébras était le dernier survivant encore en vie

Robert Hébras, dernier rescapé du massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en juin 1944, village martyr de la Seconde guerre mondiale, est mort samedi matin à l’âge de 97 ans, a annoncé sa famille. Robert Hébras « s’est éteint ce matin à 6 h 15 au Centre hospitalier de Saint-Junien (Haute-Vienne) entouré de ses proches », ont indiqué sa famille, la mairie d’Oradour-sur-Glane, et l’association nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane, dans un communiqué, saluant « un passeur de mémoire, artisan de paix et de réconciliation ».

Robert Hébras allait bientôt avoir 19 ans, quand le 10 juin 1944, les SS de la division Das Reich tuèrent 643 personnes dans ce village du Limousin, l’un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale. Dans des granges, ils ont abattu les hommes à la mitrailleuse, avant de les brûler. Dans l’église, ils ont enfermé femmes et enfants et mis le feu. Puis ils ont brûlé les corps, creusé des fosses et entièrement incendié le village. Seuls six habitants, dont M. Hébras, réchappèrent au massacre.

Sur le même sujet

Robert Hébras, rescapé du massacre d’Oradour-sur-Glane : « Pourquoi moi je suis là ? »

Robert Hébras, rescapé du massacre d’Oradour-sur-Glane : « Pourquoi moi je suis là ? »

ARCHIVES – Ce mardi 25 janvier 2022, Robert Hébras, 96 ans, dernier survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane a été promu par Emmanuel Macron, commandeur de l’Ordre national du mérite. Nous republions son témoignage, recueilli par « Sud Ouest » le 30 août 2020.

Travail de mémoire

« Je me bats depuis pour que l’on n’oublie pas », racontait-il en 2020. « Pour moi, le drame d’Oradour, c’est l’église, où l’on a enfermé femmes et enfants. Le plus jeune avait une semaine, la plus vieille 90 ans. » Après de longues années à se murer dans le silence, Robert Hébras témoigne une première fois au procès du massacre organisé il y a 70 ans à Bordeaux, et devient un « passeur de mémoire », racontant avec précision son histoire, notamment auprès des écoliers. « J’ai fait ce que j’avais à faire », disait cet ancien garagiste, à qui Emmanuel Macron avait remis les insignes de commandeur de l’ordre national du Mérite en 2022.

Sur le même sujet

70 ans après le massacre, Oradour porte encore ses habits de deuil

70 ans après le massacre, Oradour porte encore ses habits de deuil

À l’ombre de la commémoration du Débarquement, le village célèbre aujourd’hui les 70 ans de son martyre impuni

« Européen convaincu » selon sa famille, et également décoré de la Légion d’honneur, puis de l’ordre du mérite allemand en 2012, Robert Hébras avait été condamné pour avoir émis des doutes sur l’enrôlement de force des « Malgré nous » alsaciens dans les Waffen SS, avant d’être définitivement blanchi par la Cour de cassation en octobre 2013. Au cours des dernières années, Robert Hébras avait transmis son travail de mémoire à sa petite-fille Agathe Hébras, avec qui il avait coécrit un livre sur l’histoire d’Oradour-sur-Glane.

Images liées:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.