L’Aquitaine a été relativement épargnée par l’épidémie de choléra du 19e siècle. A part Bordeaux et Langon. Cette fois la pandémie venait du Nord.

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Depuis l’Angleterre, cette épidémie a traversé la Manche et la mer du Nord et touche en premier lieu le littoral français en Normandie et dans le Pas-de-Calais dès 1831.

Elle va gagner rapidement Paris et les départements de la Seine, de l’Oise, et de la Marne.

Pour la seule capitale, le choléra fera un million de morts. Il affecte en priorité les nourrissons et les personnes âgées, les organismes faibles. Les 10-20 ans, par contre, sont la tranche d’âge la moins sensible du fait d’une meilleure résistance physiologique et immunitaire.

Une pandémie diffusée ici aussi par les déplacements humains et les migrations ou les mouvements de troupes qui, à eux seuls, seront responsables de sa propagation de Paris dans la Meuse. En Italie il en va de même avec l’envoi d’un régiment napolitain pour réprimer une insurrection à Palerme. (On l’a vu, dans l’article 1, la grippe espagnole s’est diffusée lors de la venue en 1919 de militaires américains à Bordeaux).

Son habitat dispersé préserve l’Aquitaine

Le choléra se développe plus intensément dans les secteurs pourvus de voies de communication qui facilitent les déplacements humains.Ce qui a été le cas pour les département du Nord et du secteur parisien.

L’Aquitaine est moins bien équipée à l’époque Ce qui l’épargne relativement de fléau tout comme son habitat dispersé surtout campagnard à la différence des cités au-delà de la Loire.

Le développement du chemin de fer est aussi un vecteur de transmission comme celui du trafic fluvial.

Si Marseille et Bordeaux sont plus touchées c’est en raison de leur activité maritime et au trafic de bateaux et de marchandises qui y font escale ou y transitent.

Au point que certains ports se mettent en quarantaine et refusent les voyageurs. A Marseille on raconte que la propagation de la maladie est venue d’un artisan qui repeignait la dunette d’un paquebot en provenance d’Alexandrie,le foyer initial de l’épidémie.

Si Lyon est aussi affectée à son tour c’est en raison de l’afflux de 10 000 Marseillais qui étaient venus s’y réfugier pour échapper à l’épidémie de leur ville.

Le tabac protège les Lot-et-Garonnais

Par contre les scientifiques de l’époque remarquent que certains métiers collectifs ne sont pas réceptifs à la maladie. C’est le cas des employés des tabacs, une importante activité lot-et-garonnaise.

Ils ont aussi noté que l’été est plus favorable à la propagation de la maladie que l’hiver.

Dans les hôpitaux on isole les malades au départ accueillis dans les chambres communes.

Et on stoppe les massages qui leur étaient prodigués, la sueur étant un vecteur de transmission de la maladie comme les vêtements souillés par les déjections et nettoyés dans les lavoirs publics. Ce qui a pour effet de polluer le milieu et en l’occurrence les eaux de lavage propices à la propagation du vibrion cholérique, le bacille du choléra. Les poignées de mains ou les embrassades diffusent, elles aussi le mal…Comme le Covid-19 , trois siècles plus tard !

J-L G.

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Un médecin agenais découvre sa contagiosité

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