Une vague d’interpellations dans un train entre Bayonne et Bordeaux : 17 personnes d’Afrique subsaharienne ont été arrêtées et placées en retenue administrative à Bordeaux.

 Vous le savez sûrement mais pour celles ou ceux qui l’ignoreraient : la retenue administrative est une régime de privation de liberté, comme celui de la garde à vue, à la différence que la personne est maintenue aux mains de la police pour des vérifications concernant sa situation administrative et non parce qu’elle est accusée d’avoir commis une infraction. Les personnes sont maintenues à l’hôtel de police, ou dans un local de la paf à Mérignac, mais pas au CRA ni en LRA car ils ne sont pas encore sous le régime de la rétention administrative.

 Des avocates sont allées assister quelques-uns d’entre eux en retenue mais malheureusement, il n’y a aucun levier à ce stade pour faire constater les violations de droits. Pourtant, plusieurs personnes se seraient déclarées mineures, on nous a rapporté des problèmes d’interprétariat, de même on peut légitimement s’interroger sur la légalité de ce contrôle d’identité massif…

 

*Un article de la presse basque sur le sujet : *https://www.mediabask.eus/eu/info_mbsk/20210304/migrants-arretes-a-bayonne-et-bordeaux-je-me-suis-dit-ca-sent-la-rafle
avec des témoignages de voyageurs à Bordeaux, mais aussi lors d’une interpellation du même type en gare de Bayonne le lendemain.



 *Migrants arrêtés à Bayonne et Bordeaux : « Je me suis dit, ça sent la rafle »

Mardi 2 mars, une dizaine de jeunes hommes noirs ont été arrêtés à Bordeaux dans le train en provenance de Bayonne. Le lendemain, c’est sur le quai même de la gare de Bayonne que des policiers ont « exfiltré » un autre groupe.

 Les jeunes migrants n’ont pas pu monter dans le train en direction de Paris.

La scène se déroule sans bruit, calmement. Et pourtant, elle est d’une violence insoutenable. « Nauséabonde », témoigne Aurélien. Mardi 2 mars en gare de Bordeaux, ce passager du TGV de 8h10 en provenance de Bayonne et à destination de Paris a vu des policiers entrer dans le wagon et demander à un jeune homme noir de les accompagner. Sans résister, ce dernier a suivi les forces de l’ordre. Comme lui, d’autres jeunes ont été contraints de sortir du train, sans pouvoir rejoindre leur destination finale, Paris.

MEDIABASK a pu vérifier que mardi et mercredi, de jeunes adolescents hébergés au foyer Pausa se sont rendus en gare de Bayonne pour prendre le train de 8h10. Selon plusieurs sources, il pourrait s’agir des personnes arrêtées par la police.

« Je vois les flics qui débarquent dans la rame et là, ils demandent à un jeune homme noir avec une petite doudoune et un petit sac de se lever et de les accompagner. A ma connaissance, les policiers n’ont pas posé plus de questions que cela, donc c’était limite un contrôle au faciès ! » s’indigne Aurélien.

« Je me suis dit, ça sent pas bon, ça sent la rafle. Du coup, je suis descendu, je me suis tenu à la porte du train où j’ai vu qu’il y avait plusieurs flics en uniforme et quelques-uns en civil avec l’insigne “Police” autour du cou, avec un petit badge. Je voyais les jeunes hommes alignés. Après, le train est reparti. Et eux sont restés sur le quai à Bordeaux ».

Selon le témoin, les jeunes passagers étaient munis de leurs billets. « Les contrôles des billets ont eu lieu à Bordeaux. On ne pourrait pas dire que c’est un défaut de billets qui a provoqué l’intervention de la police pour les sortir du train », estime Aurélien.

*Rebelote*

Le lendemain, la même scène se répète cette fois sur le quai de la gare de Bayonne, quelques minutes avant le départ du TGV de 8h10. Selon Barthélémy, qui montait lui-même dans ce train, une dizaine de « très jeunes hommes » sont interpellés par la police. Par la suite, tous les voyageurs du train se font contrôler leurs billets avant d’accéder aux quais.

« Puis les jeunes ont été exfiltrés de la gare par la petite porte au fond du quai. Pas de résistance de leur part bien sûr. Ils se sont laissé conduire dehors, où des véhicules neuf places banalisés (mais avec gyrophares) les attendaient », décrit le témoin.

Les faits auraient été signalés aux responsables de Pausa auprès de la Communauté d’agglomération Pays Basque, Christine Lauqué et Philippe Bonnelasbals. »

 

*Pauline Racato*
*LA CIMADE – Centre de rétention administrative de Bordeaux*
23 Rue françois de Sourdis – 33000 Bordeaux
Tél. 06 76 64 31 63

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