En Arabie Saoudite, les gardes-frontières auraient abattu des «centaines» de migrants éthiopiens

L’ONG Human Rights Watch dévoile ce lundi 21 août un rapport selon lequel des migrants éthiopiens ont été tués par les gardes-frontières saoudiens alors qu’ils tentaient d’entrer dans le pays en passant par le Yémen.

Pendant qu’il couvre d’or et accueille à bras ouverts les plus grands footballeurs de la planète, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, n’hésite pas à laisser ses gardes-frontières exécuter des enfants, des femmes et des hommes.

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, au sommet du Golfe en Arabie Saoudite, le 19 juillet. (Saudi Press/Reuters)

par Alexandra Schwartzbrod

publié aujourd’hui à 20h59

On savait le prince héritier saoudien prêt à tout pour asseoir son pouvoir à la tête du royaume et de la région du Golfe mais l’on n’imaginait pas qu’il irait jusqu’à ordonner la liquidation des migrants osant franchir sa frontière. Pendant qu’il couvre d’or et accueille à bras ouverts les plus grands footballeurs de la planète, espérant séduire la jeunesse mondiale via le foot, Mohammed ben Salmane (MBS) n’hésite pas à laisser ses gardes-frontières exécuter des enfants, des femmes et des hommes tentant de pénétrer en Arabie Saoudite via le Yémen, selon Human Rights Watch. Des centaines voire des milliers d’Ethiopiens auraient ainsi été tués dans cette zone, leurs corps et parfois leurs membres disséminés sur les flancs des collines.

Ces «crimes contre l’humanité», comme les qualifie l’ONG, sont commis «à l’abri du regard du reste du monde», ce qui rappelle la guerre au Yémen lancée il y a plus de huit ans par le même MBS pour combattre les rebelles houtistes appuyés par l’Iran. Cette guerre, qui s’est déroulée à huis clos, avec l’appui des Etats-Unis, a fait quelque 400 000 victimes, dont de très nombreux enfants morts de soif et de faim. A l’abri des regards comme l’a été aussi le meurtre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi, torturé, tué puis démembré dans l’enceinte de l’ambassade d’Arabie Saoudite à Istanbul, à la demande de MBS, comme l’affirmera la CIA, le prince héritier ne supportant plus ses critiques de la guerre au Yémen.

Le dirigeant saoudien se sent très tranquille : il est assis sur une montagne d’or issu du pétrole et voit défiler les leaders occidentaux prêts à tout pour lui vendre avions de combat ou centrales nucléaires. Le sort réservé aux migrants est une des grandes tragédies de ce début de XXIe siècle. Il faut plus que jamais dénoncer ceux qui en sont la cause, qu’il s’agisse de la forteresse Europe qui laisse des femmes et des hommes se noyer au large de ses côtes, de la Tunisie qui envoie ses migrants mourir de faim et de soif dans le désert, ou du royaume saoudien qui, lui, n’hésite pas à tirer.

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