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Vidéos. « Esclavage moderne », logements indignes, « menaces de mort » : un entrepreneur viticole de Dordogne épinglé
Depuis la chambre qu’il partage avec deux autres personnes, Nour Eddine montre le hangar sur lequel donne sa fenêtre et les eaux usées qui stagnent, juste dessous. © Crédit photo : T. J.

Par Thomas Jonckeau – t.jonckeau@sudouest.fr
Publié le 23/02/2023 à 20h05
Mis à jour le 24/02/2023 à 17h48

Cet entrepreneur viticole aurait fait travailler huit hommes et une femme originaires du Maroc sans les payer et en les logeant dans des conditions indignes. Jeudi 23 février, ces employés ont reçu le soutien de plusieurs associations

Ils sont une vingtaine, des militants Insoumis et des membres d’associations locales, à avoir répondu, ce jeudi 23 février, à l’appel de Christophe Delgado, de l’association Cœur de bastide.

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Rendez-vous avait été donné devant l’ancienne coopérative viticole de Lamothe-Montravel (Dordogne), des bâtiments en apparence désaffectés, entourés de quelques caravanes, le long de la voie ferrée.

Les militants sont venus dénoncer le sort réservé aux huit hommes et une femme originaires du Maroc, venus travailler en septembre 2022 à la demande d’un entrepreneur viticole, lequel n’aurait pas payé leurs salaires et les aurait logés dans des conditions indignes.

L’entrepreneur ne payerait même plus les échéances pour la location des bungalows de chantier.
L’entrepreneur ne payerait même plus les échéances pour la location des bungalows de chantier.
T. J.

Des conditions sanitaires et de confort qui évoquent plutôt un pays en guerre.
Des conditions sanitaires et de confort qui évoquent plutôt un pays en guerre.
T. J.

Menaces de mort

Aux militants, qui dénoncent rien de moins qu’un « esclavage moderne », les neuf travailleuse et travailleurs immigrés font visiter les logements qu’ils ont occupés jusqu’à l’hiver. Des bungalows de chantier posés là dans un équilibre précaire et sans aucun confort. « Il a fini pas pleuvoir à l’intérieur et avec le froid en plus, il [NDLR : l’employeur] nous a dit qu’on pouvait s’installer dans la maison d’à côté si on faisait les travaux nous-mêmes », explique Ahmed, 50 ans.

Les associations ont rencontré les neuf personnes et visité leurs logements.
Les associations ont rencontré les neuf personnes et visité leurs logements.
T. J

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Une vingtaine de personnes ont pu constater de leurs yeux les conditions d’accueil de ces neuf travailleurs.
Une autre chambre, où la seule source d’électricité arrive par une rallonge.
T. J.

Dans la « maison », réhabilitée tant bien que mal par les occupants, où l’électricité arrive directement d’un raccord sauvage au pylône le plus proche, le confort n’est pas bien meilleur. Le bâtiment, partiellement détruit, évoque plus les ruines d’un pays en guerre qu’un logement de travailleurs comme on peut en attendre dans un pays comme la France.

Une autre chambre, où la seule source d’électricité arrive par une rallonge.
Une autre chambre, où la seule source d’électricité arrive par une rallonge.
T. J.

Parmi ces neuf personnes, sept bénéficient d’un titre de séjour pour travailler sur le territoire français après avoir signé un CDD de quatre mois avec l’employeur qui les envoyait travailler dans des domaines viticoles de la région. « Tous les châteaux du coin me connaissent, assure Ahmed. J’ai été dans au moins cinq ou six d’entre eux. »

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Sur les quatre mois de travail, ces neuf personnes expliquent n’avoir été payées qu’un mois, soit environ 1 500 euros chacune. Deux d’entre elles auraient été employées sans contrat de travail. Celles qui sont allées réclamer leur dû chez leur employeur, résidant à Lamothe-Montravel, disent avoir été menacées de mort et mises en joue avec un fusil. Jeudi après-midi, elles sont allées à la gendarmerie, accompagnées de l’association Cœur de bastide, pour porter plainte pour menaces de mort.

Cagnotte

Vendredi 24 février, avec l’aide de la Fondation Abbé Pierre, La France insoumise, des associations La Crise et Ruelle, ces neuf employés vont entreprendre les démarches pour pouvoir être payés, logés décemment et trouver un nouvel emploi rapidement, sans quoi leur titre de séjour expirera.

Les militants présents ont aussi créé une cagnotte d’urgence pour fournir aux neuf Marocains de quoi se nourrir les prochains jours avant de trouver des solutions plus pérennes.

La cuisine où sont préparés les repas.
La cuisine où sont préparés les repas.
T. J.

Sollicité par « Sud Ouest » pour s’expliquer, l’entrepreneur viticole mis en cause n’a pas, pour l’heure, souhaité s’exprimer publiquement.

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