Écrit par Alicia Girardeau et Taliane Elobo

Il a quitté le Sénégal il y a maintenant trois ans. Cheikh Ted Dieng travaille aujourd’hui comme apprenti boulanger à Dax. En juin, il a été récompensé lors du concours départemental des Landes. Il espère désormais faire sa vie en France.

Dans le fournil de la boulangerie, Cheikh Ted Dieng se sent à sa place. Il manie la pâte avec précaution, enfourne les baguettes tradition à la chaine. Cela fait deux mois que le jeune sénégalais a rejoint l’équipe de Chez Jules, située dans la ville de Dax après un passage à Bordeaux, puis à Mont-de-Marsan. Ici, l’apprenti affectionne “le respect des équipes, la qualité des viennoiseries confectionnées“. La qualité de son travail aussi est appréciée, notamment par son encadrant Thierry Pemartin, responsable de la boulangerie. “C’est une perle, il adore son métier, il est extraordinaire.”

Des concours à venir

Cheikh Ted Dieng ne se prédestinait pas à la boulangerie. Le pain, “il aime surtout le manger”, ironise-t-il. C’est en France qu’il commence sa formation lors d’un CAP boulanger avec, en ligne de mire, la préparation de son concours comme meilleur apprenti de France. “Ça me plait beaucoup de travailler avec les mains, mais ce n’est pas facile. Il faut que tu sois motivé.”

Sa motivation lui vaudra d’être couronné “meilleur apprenti boulanger” lors du concours départemental des Landes. Une consécration pour le jeune Sénégalais, qui envisage désormais de continuer à se challenger. “C’est une fierté pour nous aussi de l’avoir avec nous et de l’accompagner. Il va s’inscrire aux Olympiades en février et il a de grandes chances d’aller au bout”, s’enthousiasme son responsable Thierry Pemartin.

Le jeune sénégalais a été formé à la boulangerie à son arrivée à France.
Le jeune sénégalais a été formé à la boulangerie à son arrivée à France. • © Taliane Elobo France 3 Aquitaine

Pour préparer ses futures échéances, Coralie Castaing, directrice de la boulangerie, lui met les lieux à disposition afin qu’il puisse s’entraîner autant qu’il le souhaite, avec les équipements nécessaires.

C’est super valorisant d’avoir des jeunes motivés et passionnés par ce qu’ils font, c’est important de les accompagner au plus haut.Coralie Castaing

directrice de la boulangerie Chez Jules

Métier en tension

Cheikh Ted Dieng ne compte pas s’arrêter à ses premiers succès et envisage à l’avenir d’ouvrir sa propre boulangerie. D’ici là, sa place est réservée au sein de l’équipe Chez Jules, à Dax. D’autant plus dans un contexte particulier où “il est difficile de recruter des boulangers diplômés“. “De moins en moins de personnes veulent faire ce métier, à cause des horaires contraignants, souligne Coralie Castaing. Nous, dans l’idée, ça nous ferait plaisir de le garder.”

En février, il participera à un nouveau concours.
En février, il participera à un nouveau concours. • © Taliane Elobo France 3 Aquitaine

Les conditions de travail n’effraient pas le jeune apprenti. “C’est pas facile parce que tu te lèves tôt, tu travailles avec le temps, tu dois toujours être très propre comme tu es dans l’alimentation, mais ça me dérange pas j’aime bien.” S’il envisage de retourner voir sa famille au Sénégal, Cheikh Ted Dieng imagine sa vie ici. “Petit à petit ça va se faire, je me sens bien en France”, positive-t-il.

Pour arriver en France, le jeune sénégalais a traversé la Turquie et la Grèce où il a pu faire sa demande de régularisation. L’actualité, il la suit plutôt de loin, essaie “de ne pas se concentrer sur ça”. Lui n’est pas directement impacté par les mesures de la loi immigration, son titre de séjour étant valable jusqu’en 2025. “Mais si je dois repartir, je repartirai”, lance-t-il, tout en ajoutant “il ne faut pas écouter les gens qui parlent derrière toi, travaille comme toi, tu veux le faire.”

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