Alors que tous les yeux étaient tournés ce week-end vers le territoire israélo-palestinien, une catastrophe humanitaire s’est déroulée en Afghanistan, où un séisme a fait plus 2 400 morts et 9 000 blessés, dans l’ouest du pays.

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Avec

  • Sarah Château Responsable des opérations en Afghanistan pour Médecins sans frontières

Ce drame vient s’ajouter à la crise humanitaire et économique qui frappe le pays depuis la prise du pouvoir par les talibans… Comment s’organise l’aide humanitaire dans un tel contexte politique ?

Un séisme dévastateur

Selon Sarah Château, responsable des opérations Afghanistan, Palestine, Haïti et Pérou chez Médecins Sans Frontières, “le séisme se déroule encore et nous avons de nouvelles vagues de victimes. Des secousses sont toujours ressenties”. Si le séisme a principalement touché la région rurale d’Hérat, la ville en elle-même a été plutôt épargnée. “Ce sont des habitats traditionnels construits avec des matériaux rudimentaires qui ont été touchés. Énormément de femmes et d’enfants sont morts dans les secousses”, ajoute-t-elle. Sur place, Médecins sans Frontières a pu appuyer l’hôpital régional d’Hérat et déployer des équipes de soignants.

Comment collaborer avec les talibans pour soigner les victimes ?

En dépit de la présence des talibans au pouvoir, les associations doivent collaborer avec eux dans l’urgence : “c’est notre quotidien en Afghanistan. C’est une collaboration qui dure depuis plusieurs années, car les talibans étaient présents sur le territoire afghan avant leur prise de pouvoir. Ils nous connaissent et nous laissent travailler, même s’ils imposent un cadre et certaines restrictions. S’ils nous ont demandé de mettre en place une ségrégation entre les hommes et les femmes, Médecins Sans Frontières a continué à fonctionner normalement. Nous n’avons rien changé, mais c’est une lutte permanente avec les talibans”, explique Sarah Château. Le nombre de soignants afghans désormais disponibles est toutefois un problème : depuis l’interdiction des femmes d’exercer dans des ONG en Afghanistan, le sort des femmes soignantes dans le pays reste en suspens.

Quelles politiques de santé en Afghanistan ?

Le faible nombre de médecins et de chirurgiens sur place pose un réel problème, qui révèle les lacunes du système de santé afghan, d’après Sarah Château : “nous avons doublé le nombre de patients admis dans nos consultations cette année. De janvier à juin 2023, plus de 150 000 personnes sont arrivées en urgences pédiatriques. On a une augmentation des personnes malnutries, avec des maladies chroniques qui ne sont pas prises en charge. Il n’y a plus de vaccination non plus. La situation était tout de même fragile avant l’arrivée des Talibans et 75 % du système de santé était financé par une aide internationale. Le système de santé a toujours été précaire en Afghanistan”.

À écouter : Afghanistan : négocier avec les infréquentables

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